Tout est dit dans les premiers plans : une rue déserte sous la neige, filmée en plan fixe et un chien qui passe et urine. C’est du cinéma contemplatif : en classe, un enfant souffle sur une plume, on voit tomber la neige à travers les vitres tandis qu’un élève arrive en retard. La séquence suivante se passe en été : c’est la fête, des cabris sont égorgés pour le barbecue, une cigogne est dans son nid, une fillette marche dans un cimetière où se trouve un âne (gros plans sur les mouches posées sur son œil), un gamin, Ali, martyrise une tortue en la mettant sur le dos. Les 2 enfants rejoignent leur famille en train de piqueniquer. Il s’agit d’un film trop long (malgré les 82 mn) et ennuyeux, qui ressemble à un film de fin d’études ou même à un film Super 8 de vacances mais qui n’est généralement montré qu’à son papy, sa mamie et sa tatie. Pas à un public de cinéphiles Il fait penser à un autre film, d’une production indépendante américaine, «Jeff + Moss » (2011) de Clay Jeter. Bien sûr, ce type de film d’auteur égotique a fait le délice de plusieurs festivals et a obtenu plusieurs récompenses : au festival d’Adana en Turquie (1997), le prix d’argent au festival de Tokyo (1998), le prix Laser Vidéo Titres au festival « Premiers Plans » d’Angers (1999), le prix Caligari au festival de Berlin (1999), le prix FIPRESCI à Istanbul (1998) et le prix de l’espoir cinématographique au festival des 3 Continents de Nantes (1998). Les jurys étaient-ils en manque de sommeil pour remercier son auteur d’avoir pu se reposer ?