Le général Gordon (Charlton Heston) est dépêché par le gouvernement anglais au Soudan dont la population est menacée par l'islamiste fanatique Mahdi (Lawrence Olivier, tout basané pour l'occasion, dans un rôle d'appoint).
Cette superproduction anglaise n'a rien à envier à ses homologues américaines, sinon quand même l'inspiration et le souffle de l'épopée des meilleures. Basil Dearden sait sans doute filmer le désert somptueux et, bénéficiant d'une figuration nombreuse, les scène de foule ou de bataille. Mais il est moins convaincant pour le reste, la faute peut-être à un scénario qui n'a pas suffisamment de fond et à un manque d'authenticité.
La population arabe locale n'est qu'un élément de décor et n'existe pas au-delà de son exotisme. Les aspirations guerrières de Mahdi sont survolées. Autrement dit, l'Islam et les musulmans ne sont pas le centre d'intérêt des auteurs. Seul compte le super-héros Gordon et ses uniformes clinquants qu'arbore Charlon Heston avec une belle prestance.
Cependant, même son personnage reste vague et superficiel. Son amour du Soudan et ses convictions chrétiennes, son indocilité militaire et son jusqu'auboutisme sont des traits de caractère affirmés mais pas étayés. Dearden n'a pas su façonner le portrait d'un personnage hors-norme qui aurait tiré le film vers le haut.