Difficile pour moi d'être un minimum objectif en ce qui concerne Kickboxer, car c'est tout simplement le film avec JCVD que j'ai le plus vu dans mon enfance, une des premières VHS enregistrée à la maison et que je me suis passé en boucle pendant des années, faisant abstraction des défauts évidents du truc.
Réalisé par Mark DiSalle et David Worth (Van Damme se chargeant des scènes de combat, le plus important, quoi), Kickboxer surfe bien évidemment sur le succès récent de Bloodsport, et sera pour beaucoup dans la mise sur orbite du karatéka belge, qui continuera sur sa lancée avec Full Contact et Death Warrant.
Production modeste dans ses moyens, Kickboxer accuse forcément le poids des ans, cumulant toutes les tares du cinéma 80's avec sa pop dégoulinante, ses coiffures improbables et sa mode vestimentaire tape à l'oeil. Même constat au niveau de l'intrigue, balisée et prévisible malgré une volonté appréciable de montrer l'homme occidental comme une grande gueule sûr de lui.
Mais finalement, peu importe que Kickboxer soit manichéen, shooté comme un Chuck Norris de la grande époque et parfois même involontairement drôle. L'important réside simplement dans ce plaisir purement enfantin (et toujours présent en ce qui me concerne) de voir Jean-Claude Van Damme en chier sévère pendant une heure afin de pouvoir mettre une branloute à ce salopard magistral qu'est Tong Pô, combattant thaïlandais incarné avec une belle présence par le marocain Michel Qissi, d'ailleurs ami d'enfance de son célèbre adversaire.
En pleine possession de ses moyens, Jean-Claude Van Damme offre alors un climax efficace, multipliant les coups et les retournées acrobatiques pour le plus grand plaisir primaire du spectateur. A contempler le belge exécuter des mouvements qu'il peinera un peu à reproduire passées les 90's, on en oublie du coup tout le reste, ne conservant dans notre mémoire que cet instant peut-être pas magique (faut pas déconner non plus) mais diablement réjouissant pour le petit gamin de sept ans qu'on était, qui tentait vainement de lâcher un high-kick sans se taper le pied dans la commode de la grand-mère.