Alors, on est tous d’accord, ce film est un navet! Certes, mais un navet qui a du cœur. Un navet représentatif d’une époque complètement révolue. Et Jean-Claude dans ses débuts d’acteurs est à la fois complètement ridicule et aussi tout bonnement séduisant. Le gars est tellement content d’être là et ça crève tellement l’écran que ça fait plaisir à voir. Avec son sourire béat qu’il touche la tête d’un enfant (vive l’innocence des années 80’s) ou quand son frère attouche une femme contre son consentement (pas si innocentes que cela ces années 80’s finalement), le gars est là où il rêvait d’être.
That’s the way they fight here, I told you !
Alors le synopsis est vraiment un classique de cette époque.
1) Gars pas doué
2) Raison de devenir fort pour se venger
3) Maître chelou qui va te faire faire des trucs que tu ne comprends pas mais tu vas en ressortir badass
4) Méchant devenant très méchant
5) Vengeance réussie, let’s celebrate !
Mais si ce film est culte (et véritablement culte à l’heure actuelle), c’est bien pour sa scène de danse improbable où Van Damme tortille du cul au milieu de deux petites thaïlandaises dans un bar de village perdu au fin fond de la forêt tout en feignant avec difficulté le type bourré. Cette scène complètement WTF est juste magique !
Après bon, ça a les tares du navet comme son frère. Sérieusement on en parle ? Le seul point commun physiquement ou mentalement qu’ils ont, c’est de reconstituer la garde-robe des villages peoples à eux deux. Puis Huggy les bons tuyaux qui se transforme en arme vivante pour une scène de fusillade inutile.
Au niveau des méchants, on a du bon et du moins bon. On a un vrai combattant badass qui s’entraine à ébranler des piliers avec ses tibias. Un méchant qui n’hésite pas à violer la meuf des autres (oui, ils sont comme ça, les méchants). Et surtout, il a une sale gueule ! Une background story sur l’entrainement ou sur les éléments qui en font le champion incontesté du pays aurait été agréable. Mais malheureusement ce méchant devient pathétique sur la fin car il est soutenu par des mafieux tout à fait ridicules et incapables et parce qu’une fois le combat final véritablement engagé avec un Van Damme libéré, il n’est que piètre résistance… Néanmoins, il aura le mérite d’apporter une scène culte de nos jours dans l’art du combat, celle amenée par sa demande d’un combat à l’ancienne où au lieu de porter des gants de boxe, les mains sont bandées et ensuite trempées dans de la résine et plongées dans du verre pilé pour transformer les poings en armes destructrices. Ça fait toujours son petit effet !
She wants to make it with the champ !
Là où le film prend son intérêt premier, c’est de voir JCVD en chier pendant une heure à travers un entrainement laborieux tout ça pour mettre une petite branlée à Tong Po ! Et cet entrainement qui suit, sans être particulièrement révolutionnaire est amusant à regarder (notamment pour les scènes de l’écartèlement des jambes et du palmier). Parce que les combats en soi, malgré de beaux gestes techniques de notre belge préféré, ne sont pas terribles comme spectacle à l’heure actuelle. Quel plaisir de l’entendre dire pendant le film qu’il vient de Belgique mais qu’il vit désormais à Los Angeles avec un grand sourire envahissant sa face. Le voir en mode séduction pour conquérir le cœur d’une locale est aussi assez cocasse.
Bref, un film de genre très sympathique et certainement un des rares films cultes de la filmographie de Jean-Claude, pas forcément pour les bonnes raisons mais qui reste plaisant à regarder. Néanmoins à réserver pour les amateurs du genre...