J'avais peur que Kickboxer soit un Bloodsport-bis (peut-être parce qu'une partie du taff de ce dernier a aussi bossé sur le film dont il est question ici). Heureusement, ce n'est pas trop le cas, Kickboxer ressemblant davantage à un mix entre Rocky IV (en mieux forcément) et Karaté Kid (en mieux aussi, mais je me base sur la version cadeau d'anniversaire de Will Smith pour son fils, Jaden, du coup ça ne compte qu'à moitié).
D'ailleurs, concernant le rapprochement avec Rocky IV, le personnage d'Éric Sloane (Dennis Alexio) m'était tant antipathique que j'étais presque content qu'il se fasse paralyser par Tong Po, interprété par Mohamed Qissi qui, en plus d'être magnifiquement bien grimé en asiatique, a droit ici à son plus grand rôle de toute sa carrière d'acteur. Le méchant est d'ailleurs tellement méchant que lui et ses sbires cochent quasiment toutes les cases sur le CV du méchant très méchant : antijeu (attaque déloyale et corruption), séquestration d'un handicapé (ce qui compte comme un x2), menace de mort, viol et surtout tentative de meurtre sur un chien… c'est même surprenant qu'il n'enferme pas des enfants dans sa cave (ce qui aurait été raccord avec le choix de tourner en Thaïlande soit dit en passant). On notera concernant la Thaïlande (vous noterez comment cette critique est bien structurée, je clos un sujet en parlant d'une chose bien spécifique et j'en profite pour parler d'autre chose à partir de cette même chose spécifique, je m'aime tellement, dommage que je ne sois pas assez souple) que si le film a été tourné dans de vrais lieux, la photographie ne rend cependant pas hommage à ces mêmes décors. Ce problème se révèle d'ailleurs général puisque même les scènes de combat, tout de même très plaisantes à voir, ne le sont pas autant que pour un Bloodsport. Heureusement, le combat final est bien plus agréable à visionner et le film s'en sort très bien avec d'autres scènes comme la mythique scène de danse, qui a directement inspiré Tony Amado lors de la création du Kuduro, ou les nombreuses scènes d'entraînements qui ont l'avantage, contrairement à un Rocky IV, de ne pas nous donner l'impression de regarder un clip géant (et pourtant, la musique reste très cool). Maintenant que j'y pense, ces mêmes scènes d'entraînements sont l'une des deux raisons pour regarder ce film en VF. Le maître de JCVD, Xian Chow, étant interprété par Dennis Chan doublé par un Yves Barsacq qui en fait des caisses au niveau de l'accent asiatique… au pire, il y a Med Hondo, qui double sans aucune surprise le seul personnage noir du film… toujours une raison suffisante pour visionner un film dans la langue de Benjamin Biolay en somme.
Kickboxer se révèle donc être un film plaisant à regarder avec un JCVD qui tient ici l'un des meilleurs rôles de sa carrière. Bien sûr, inutile de vous dire qu'il est inutile de regarder ce film pour son scénario… m'enfin, à moins que vous vous soyez fortement fait kickboxé la tête, vous le savez probablement déjà.
À noter que ce film a servi au soft-power français, JCVD buvant un PERRIER® durant la scène de boîte de nuit !