La menace Tong-Po définitivement écarté, David Sloane peut enfin prouver à tout le monde qu’il est le meilleur en allant se bagarrer autour du monde. Kickboxer 3 nous emmène donc à Rio de Janeiro où l’américain devra défendre son titre de champion contre un argentin (vous savez, cette race belliqueuse qui nous a volé la coupe du monde 2022) poulain d’un Bolsonaro des Favellas qui dirige un réseau de prostitution d’adolescentes en secrète et qui compte bien arranger la rencontre pour s’en mettre plein les fouilles. Mais David ne l’entend pas de cette oreille-là, et plutôt que de s’entraîner pour le combat, il va passer son temps à faire du tourisme, manger des brochettes de chat et surtout casser la gueule à des mécréants en se mettant toute la smala à dos. Que deviendrai les pays du tiers-monde sans l’interventionnisme yankee ? Exit le code d’honneur et le sport, bonjour l’enfer des armes, les combats de rues, et le dopage. Vous avez bien lu, car cette suite part loin, très loin et change même carrément de dimension et de registre lorsque David que l’on avait connu bien plus sage et discipliné se met à se la jouer Chow-Yun Fat en dessoudant du gangster à coup de tatane et de mitraillettes. En fait, on aurait pu penser que cette suite allait se recentrer sur ce qui importe réellement pour reléguer la vengeance en second plan. Mais à dire vrai, c’est bien l’inverse qui se produit et ceux qui espéraient voir un tournoi avec du kickboxing et de la Capoieira ou de belles chorégraphie de combat en seront pour leur frais puisque le match pour le titre n’ira même pas à son terme et se terminera en véritable pugilat digne d’un show de la WWE. On se surprendra de voir David et l’oncle Xian faire le boulot de la police pour sauver la vierge et l’orphelin et démanteler tout une organisation criminelle, en troquant les gants de boxe pour des Beretta. C'est limite s'il n'y a pas plus de fusillades que de bastons. Si on avait coutume des situations quelque peu excessives, voilà le genre de bêtises auxquelles cette saga ne nous avait pas encore habitués jusqu’ici.


La traditionnelle phase de préparation avant le grand match est devenu un leitmotiv récurrent des films de combats depuis le succès de la saga Rocky, Kickboxer ne faisait pas exception à la règle en proposant des séances d’entraînement sadomasochistes à la limite du supportable pour le corps humain (écartèlement, fracassage de tibia sur du bambou). Ici, cette parenthèse servira de camps de torture pour le principal interprète qui devra courir un trail avec un sac rempli de pierre, se taper plus de 20 km à la nage, faire du ski nautique sans les skis, ou bien se taper un travail de bagnard toute la journée. On aurait pu penser que ce boot camp l’aurait épuisé mais c’était sans compter sur l’aide de son sensei qui va lui confectionner un remède homéopathique et dopant à base de plante vénéneuse et de venin de serpent qui l’aideront à le remettre sur pied. Sasha Mitchell qui devait sûrement espérer une carrière similaire à celle de JCVD s’est sans doute dit que cela serait une bonne idée de jouer les action-star. On se retrouve donc avec un acteur qui se fera plus remarquer pour ses cacas nerveux et ses comportements de diva que pour ses prouesses au combat ou son talent devant l'écran. L'acteur souffrait manifestement d'un complexe d'infériorité inhérent à son rôle de Cody dans la série Notre Belle Famille puisqu’il en avait marre de passer pour un crétin, ce qu’il est d’ailleurs en réalité, de la confession même de son réalisateur. Rick King en a vu d’autres cela dit, lui qui a déjà eu à diriger des grandes stars tel que Patricia Arquette, Lorenzo Lamas, Dennis Hopper, Kiefer Sutherland et même le roi Pelé. La résolution finale pleine de bon sentiment qui puni le méchant et permet de redonner du baume au cœur et de l’espoir aux nécessiteux finira par avoir l'effet d'un fatality dans nos burnes et de faire de Kickboxer 3 un sacré nanar de compétition.


Si toi aussi tu aimes l'unagi, le plaisir de l'ultra-violence, les pia-pia dans le corps, les coups de savate dans les burnes, l'odeur d'huile camphré et de foutre chaud... L’Écran Barge est un site fait pour toi, garanti sans stéroïde de synthèse. Tu y trouveras quantité de critiques de films, de quoi cultiver ton esprit et paraître un peu moins bête à la salle de sport, car le cerveau est aussi un muscle ne le négliges pas.

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le 27 mars 2024

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