Kidonc qui a raté son film ?
Pour son second long métrage inspiré d'un fait divers, le réalisateur franco-israélien Emmanuel Naccache signe un film aux ambitions de comédie d'espionnage, dans la veine de la série des Ocean's ou de la comédie française désormais culte OSS 117.
L'histoire prend place en Israël, où quatre agents du Mossad sont pris en flagrant délit d'assassinat d'un haut responsable du Hamas : Mahmoud al-Mabhouh.
Le problème ? Les dirigeants du Mossad ne reconnaissent pas les quatre assassins comme membres de leur organisation. Une enquête s'engage alors afin de découvrir les intentions de ces mystérieux assassins.
A lire le synopsis, tous les ingrédients du film d'espionnage sont là, on penserait même à un James Bond. Malheureusement, la comparaison ne tient pas la route pour Kidon.
Le problème majeur du film réside dans la confusion des genres dont il prétend appartenir. Naviguant de manière incertaine et peu aboutie entre le film d'espionnage et la comédie, Kidon ne parvient pas à accrocher le spectateur.
Trop inspiré des clichés du genre, le film n'est qu'une pâle copie de ce qui s'est fait auparavant, tant dans son sujet que dans le parti pris de mise en scène.
Le scénario est cousu de fil blanc et n'apporte que trop peu de surprise. On a du mal à comprendre Emmanuel Naccache qui dit avoir mis presque deux ans pour l'écrire...
Le contexte israélo/palestinien tient une place trop peu importante pour en faire un film politique et l'on finit par se dire que l'action aurait pu se passer n'importe où.
Loin de là, le film ressasse les mêmes rengaines, dictées par des dialogues plats et convenus que les acteurs peinent à nous livrer.
D'ailleurs parlons des acteurs... Quel étrange casting, Tomer Sisley, Kev Adams, Bar Refaeli et Lionel Abelanski doivent être nos tueurs.
Ce quatuor ne fonctionne pas et peine à trouver un équilibre. L'accent est mis sur Tomer Sisley ce qui ne permet pas aux autres personnages d'exister et ils se contentent de « bons mots » censés faire mouche. Etrange pour un film de groupe que de ne pas du tout exploiter certains personnages.
Quant à la mise en scène, elle manque clairement d'audace et de moyens. L'ensemble des images du film donnent un rendu cheap, tentant tant bien que mal de jouer avec les codes du film d'espionnage sans que l'on y croie une seconde. Sans compter les nombreux faux-raccords et autres erreurs techniques qui laissent rêveur quand à l'implication de l'ensemble de l'équipe sur le tournage. A moins que ce ne soit là aussi un effet comique ?
Daniel Lévi (Tomer Sisley) le dit lui-même lors de l'ouverture du film (avec une voix-off moralisatrice et plombante) « Nous passons notre vie à mentir ».
Alors pour contredire cet adage, je vais dire la vérité : Kidon est un mauvais film.