Si Kitano choisit de ne pas apparaitre dans ce film , c'est pour se focaliser plus amplement sur le côté paumé qu'il a sûrement dû vivre dans un Japon d'après guerre dans lequel il est né. Sauf que là , ces deux lycéens prennent place dans les années 90.
Avec un très bon rythme , Kitano nous livre un rise and fall différent de ce que l'on peut voir. Où la chute et le retour de flammes n'est qu'une passe dont il faut savoir se relever dans un Japon où se démarquer est dangereux. L'exemple est flagrant avec ce jeune homme timide qui abandonne les études et choisit de se fondre dans la masse par peur. Contrairement aux deux zozos qui se lancent dans le comique. Peu de succès au début , mais à l'inverse de l'autre , c'est à dire en s'accrochant , ils réussissent.
Quant aux deux protagonistes , ce n'est qu'à la fin que leur aventure a pris un réel sens. Des erreurs , des gens dont il valait mieux ne pas suivre les conseils , des mauvais choix. Tout ça qui sont des choses qui arrivent et qui pourtant , avec l'avantage de la jeunesse , ne sont qu'un commencement dans le long chemin qu'est la vie.
Toutes ces choses sont racontées par un montage judicieux où l'on ne s'attarde pas sur tous les états d'âme de tout le monde. Voilà la force du film. On a pas de grand monologue ou d'instant type "acteur qui veut être oscarisé". Kitano amène dans son film l'intérêt du cinéma où il faut montrer ce que l'on veut raconter. Pas nécessairement tout expliquer. On n'est pas con. D'autant qu'il y a toujours le style du créateur fou de Takeshi's Castle , à savoir ces jeux de regard puissants dont les cap' ont le secret.
Par contre ce qui m'a fait chier c'était les fringues dans tout ce qu'on voyait. J'étais grave jaloux.