A l'image de son ami fondateur des studios Ghibli, Hayao Miyazaki au travail plus psychologique, l’œuvre de Isao Takahata oriente rapidement sa filmographie vers une description sociale satirique déjà bien avant le succès de son magnifique Tombeau des Lucioles en 1988.
Visionnaire à ses heures le travail de Takahata, œuvrera à dépeindre les absurdités sociales, toujours avec beaucoup d'humanité et d'humour.
A travers les aventures de la petite Kié, Isao Takahata nous livre une histoire plus intimiste que "Mes voisins les Yamada" Satsu le père, joueur addict est completement irresponsable et une mère que l'on découvre parfois comme un furtif instant de bonheur.
La petite Kié travaille déjà, en plus de l'école et c'est elle qui résoud beaucoup de soucis liés à l'immaturité de son père puisque la mère a quitté le foyer.
Ce long métrage de 1h45 nous invite à la découverte d'une famille décomposée.
L'oeuvre décrit avec beaucoup d'humour et de tendresse, la maturité psychologique dont fait preuve Kié tout comme les enfants du divorces en général : drame social s'il en est...
Pourtant, c'est avec beaucoup de philosophie que Takahata prématurément traite d'un sujet qui fait polémique depuis peu dans l'archipel Nippon : Un clivage sexué sans précédent entraînant la chute d'un taux de natalité déjà critique.
Kié est peut être le film le plus touchant de ce grand sociologue de la Vie, parce qu'il nous plonge comme toute son œuvre en général dans une spirale dramatique.
Souvent orphelin, (thème récurent chez l'auteur cf Goshu, panda petit panda, le tombeau des lucioles et même les Yamada perdent leur petite ) mais toujours philanthrope, son univers brille des éclats des rires d'enfants et nous touche sans failles en plein cœur.
Parce que quand monsieur Isao nous fait rire c'est pour mieux nous plonger autour d'une thématique grave et souvent douloureuse. Quand il nous fait pas rire... Tout le monde pleure...
J'ai aimé ce film,pour l'avance sociologique de son regard, la finesse joyeuse du traitement d'un thème plutôt triste et bien sur la visée multi-cibles dont est capable de faire preuve ce grand humaniste, où chacun pourra se reconnaitre dans cette satire ; tantôt dans ses droits mais aussi dans ses torts.
Mr Takahata plus je vous connais plus je me rends compte que VOUS me connaissez.
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