Après des œuvres complexes comme Nausicaä et Le Château dans le Ciel, Hayao Miyazaki s'est attelé dès la fin des années 80 à des films plus sages, directement destinés à un public plus enfantin. Ainsi, un an après Totoro, il sort son cinquième film, inspiré du premier tome d'une saga littéraire créée par la romancière japonaise Eiko Kadono. Datant de 1989 et sorti en France quinze ans plus tard dans une indifférence quasi-totale, Kiki la petite sorcière s'avère au final l'un de ses films les moins passionnants pour ne pas dire les moins bons de Miyazaki...
Trop bon enfant, trop simpliste, trop court aussi, le long-métrage ne possède par ailleurs pas d'histoire à proprement parler ou du moins pas de trame scénaristique palpitante. En effet, nous ne faisons que suivre notre héroïne, une jeune sorcière voguant sur son balai, durant son "apprentissage"dans une autre ville. On découvre donc son départ, ses difficultés à s'intégrer et ses débuts en tant que livreuse à domicile. Elle fera quelques rencontres, s'attachant rapidement à une peintre un brin bohème et fréquentant légèrement un garçonnet plein de vie.
Composé de mini-péripéties sympathiques mais peu rocambolesques, le scénario ne convainc que moyennement et ce, malgré la bonne humeur omniprésente durant le long-métrage. De plus, les personnages secondaires manquent cruellement de profondeur (si ce n'est Jiji le chat noir continuellement bougon) ; difficile donc de s'y attacher... Le long-métrage n'est cependant pas ennuyeux, loin de là, et les bonnes doses d'humour nous font passer un agréable moment mais nous avons l'impression de ne voir qu'un prélude au film, la véritable aventure ne se trouvant finalement qu'à la toute fin.
Heureusement, le film conserve des qualités indéniables comme la magnifique musique de Joe Hisaichi continue de nous émerveiller (sans être pour autant la plus mémorable si ce n'est la plus inspirée), les graphismes toujours aussi aussi ébouriffants et leur animation comme d'habitude à tomber, notamment lors de plans aériens de toute beauté. En somme, Kiki la petite sorcière est une œuvre mineure dans la filmographie de Hayao Miyazaki comparée à ses films passés et futures mais demeure néanmoins un joli spectacle tout à fait charmant.