La magie des airs nous emporte
Kiki la petite sorcière, s'il n'a pas la gravité d'un Mononoké, le caractère sacré d'un Chihiro ou le spleen d'un Porco Rosso, reste un petit bijou de film d'animation habilement déguisé en innocent film estampillé jeunes enfants pour mieux aller titiller au creux de votre âme des sentiments nostalgiques et émerveillés.
Car Kiki, définitivement l'héroïne la plus craquante de l'univers de Miyazaki, c'est la fin de l'enfance, les premiers émois, l'apprentissage des responsabilités que la débrouillardise et les subterfuges ne permettent plus d'assumer. Le tout dans une bonne humeur communicative réjouissante, débordante de douceur. Miyazaki dresse une série de portraits tous plus sympathiques les uns que les autres. Pas de menace ou de danger réel, on est bercé dans un univers qui réussit le tour de force de se passer de tout début de "méchant" sans tomber dans un syndrôme de la guimauve sirupeuse et écoeurante.
Le fils d'aviateur Miyazaki nous convie avec Kiki à de superbes séquences aériennes, peut être les plus belles jamais réalisées par le maitre, à travers le dédale des rues, au coeur de la forêt, en survol élevée de cette cité maritime absolument splendide... Avec par dessus une énième BO de Joe Hisaishi, toujours aussi inspiré, n'en jetons pas plus.
Kiki la petite sorcière, c'est une petite boule de joie simple et chaleureuse qui pénètre votre poitrine et rayonne longtemps après la fin du générique, affublant votre visage d'un petit sourire mutin tandis que vous descendez votre rue...