Vu dans le cadre du jury SensCritique pour le Festival d'Annecy 2020 :
Après « The Nose », deuxième film de la sélection officielle d'Annecy très difficile à aborder, et où le constat pourrait être à peu près le même. Beaucoup d'ambition, de personnalité, d'audace dans cette œuvre assez transgressive et se permettant à peu près tout, abordant de façon assez frontale la chair, la mort, ce voyage au bout de la tristesse ne ressemblant à aucun autre. On peut même y trouver une forme d'étrange poésie dans son approche, le fait de ne jamais savoir où nous allons aller pendant 80 minutes n'étant pas si courant pour être salué.
Maintenant, ai-je pris plaisir à suivre « Kill It and Leave thos Town » ? Clairement non. Je suis loin d'être contre une certaine noirceur, voire un réel pessimisme, mais là, trop c'est trop. Tout est sinistre, laid, sale... Pas une lueur d'espoir (ou presque) du début jusqu'à la fin, et je reconnais qu'assez vite, cela a fini par être très pesant pour moi. Presque aussi embêtant : si certaines scènes m'ont interpellé, il a fallu que j'aille voir le synopsis du film pour comprendre de quoi il parlait tant j'étais perdu devant ces images, certes, profondément originales, mais auxquelles j'avais souvent du mal à donner du sens, une interprétation, le brouillard finissant, quand même, par s'estomper un peu sur la durée.
Au moins cela a t-il le mérite de ne pas laisser indifférent, cette bande-originale « rock polonais » entre les Doors et Santana ne suscitant, en revanche, aucune réserve. Une œuvre qui ne manquera pas de diviser, mais pour le coup sans doute un peu « trop » personnel, voire autocentrée pour espérer séduire au-delà d'un public extrêmement restreint...