In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen.
Il faut croire que c'est l'année où tous les gringos se perdent au Mexique. Après El Gringo il y a peu, voici Get the Gringo, qui est une sorte de retour aux sources pour Mel Gibson, qui s'amuse de nouveau à jouer au con (la scène d'ouverture est d'ailleurs là pour nous indiquer clairement là où nous mettons les pieds), à canarder, et idéalement se révéler être le sauveur, en plus de s'occuper de ses propres affaires. Et faut dire que des affaires à régler il en a, son fric ayant été volé par des flics corrompus, lui, ayant été tout bonnement jeté dans une sorte de prison (un simili pueblo entouré de grillages) et des types souhaitant bien évidemment récupérer l'argent qu'il n'a plu. S'en suit donc une mise en place de l'intrigue, le gringo trouve ses marques, fait son trou, devient pote avec un môme qui lui sert d'oeil, tout cela dans une première partie qui bien que presque totalement dénuée de temps forts, se montre intéressante quant au plantage du décors, de l'intrigue et des personnages. Tout décolle dans la deuxième, gunfights, explosions, rythme mené tambour battant, il n'y a pas de doutes, Mel est bel et bien de retour là où on l'aime tant, à savoir dans une peau de bad ass comme l'on en avait pas vu depuis la saga L'arme Fatale.
Comme toujours lorsque Mel battit une histoire, il le fait bien. Du coup on ne s'ennuie jamais, la pellicule jongle entre les genres, faisant côtoyer drame et humour de façon efficace sans jamais glisser trop vers l'un ou vers l'autre. C'est d'autant plus appréciable qu'El Gringo nous laissait un peu sur notre faim, bonne action mais écriture affreuse, or ici tous les plans sont comblés, la trame ne laissant aucune place à l'ennui grâce à un boulot opéré par une équipe de scénaristes qui avaient à coeur de servir un produit qui soit plus que du mexploitation de base, offrant en plus d'une belle place à Mel une large place à l'action et au polar. On pourra reprocher à Mel d'avoir cependant un peu trop tendance à faire dans la démesure tout en veillant à ne pas franchir certaines limites; références religieuses omniprésentes, observation des bonnes moeurs (gamin protégé, romance entre Mel et sa mère sans le moindre petit bisou...), et évidemment des happy-ends à tous les niveaux (tous les méchants sont tués et tous les gentils s'en sortent avec le sourire).
Get the Gringo est donc un excellent retour aux sources pour Mel. Un retour qui aura été attendu depuis longtemps, plus de dix ans, puisque ça nous ramène en 1999, avec Payback. On pensait que l'acteur finirait sa carrière en s'enterrant dans des films pépères comme Le Complexe du Castor, ou encore des pétards mouillés comme Hors de contrôle, mais non, le presque sexagénaire en a toujours dans le pantalon, et si vous en doutiez, Get the Gringo est là pour vous le prouver.