"Send my love to my home, but send my mail to Tijuana Jail"
Co-écrit et produit par Mel Gibson, "Kill The Gringo" est sorti directement en VOD aux USA puis en DVD partout ailleurs à l'exception de quelques pays. Cependant un film qui débute avec "50.000 Miles Beneath My Brain" de 10 Years After ne peut-être qu'un gage de qualité et c'est le cas !
Transportant un gros magot, Mel Gibson est un malfrat poursuivi par la Police, à toute berzingue le long de la frontière américano-mexicaine. N'étant visiblement pas dans les petits papiers des forces de l'ordre, il décide de faire le mur quitte à se faire aussitôt arrêter par la Policia. Ainsi "Kill The Gringo" met moins de 5mn à accoucher d'une cascade équivalente à celle de "Death Proof" obtenue aux forceps.
Il se fait incarcérer dans une prison de Tijuana chère à Giby Clarke. Cet univers carcéral est une cour des miracles, aucun clichés ne nous sont épargnés (corruption, drogue, baise, les barons, du catch ! Un casino !...), ils sont même exagérés, revêtant la pellicule d'un second degré fleurant bon l'humour noir.
La majeure partie du scénar consiste à suivre les aventures de ce gringo roublard dans ce milieux hostile. Mel Gibson restera à jamais un des acteurs les plus bad-ass du cinéma. Il est toujours ce putain d'acteur charismatique, l'un des derniers à oser fumer clope sur clope à l'écran et même à s'en griller une ou deux en compagnie d'un chiquito de 10 ans ! D'ailleurs, ce gamin est un rouage essentiel de l'intrigue qu'il est inutile de révéler ici.
"Kill The Gringo" est bardé de scènes de gunfight dont une sublime, un hommage au western et Peckinpah se déroulant au ralenti, où la poussière, le sang et l'humour se mêlent et qui est aussi prolifique en cadavres que dans le resto japonais de "Kill Bill".
La B.O. illustre parfaitement l'ambiance chicanos nottament à grands renforts de chansons mariachi mais aussi de "Desaparecido" de Manu Chao, apparemment le plus mexicain des français !
Mel Gibson, ex poule aux oeufs d'or de la basse-cour hollywoodienne, désormais paria est totalement à son aise dans ce film décomplexé. Preuve en est quand il nous gratifie d'une scène admirablement fun en imitant à la perfection Clint Eastwood lors d'une entourloupe téléphonique.