Des films qui nous font la promesse de nous montrer l’envers d’un décor où une bande de privilégiés décérébrés passe son temps à s’éclater le pif pour mieux gérer la pression de leur monde impitoyable, ce n’est pas ce qui manque.
A croire que notre société a besoin de se prouver qu’on est bien mieux au chaud dans nos petites vies ternes mais tellement plus saines que toute cette débauche qu’on nous jette en pâture.
On se demande comment suivre un gars pourri jusqu’à la moelle pourrait nous emballer, ça reste un mystère, et pourtant parfois ça marche.
D’ailleurs quand on arrive à entrer dans ce genre de film, on les apprécie d’autant plus que le héros n’en est pas un et que ça créé une sorte de malaise chez le spectateur qui hésite entre dégoût et admiration. American psycho et le loup de wall street avaient réussi à m’embarquer dans leur délire, prouvant que le problème n’est pas le sujet.
D’autant qu’ici on suit les pourris qui bossent dans la musique, et que sur le papier ça avait l’air tellement plus trépidant que le monde de la finance, ça permettait surtout de justifier une bande son du feu de Dieu (à supposer que Dieu existe et qu’il écoute de la musique).
Même si on se doute que la beauté de l’art n’est pas la priorité de ces messieurs les dénicheurs de tubes, on serait en droit d’attendre du film un peu plus que le strict minimum dont il se contente en reprenant des titres “basiques”, sans une once d’originalité, et sans saveur. Des titres qu’on peut aimer par ailleurs, qu’on peut juger représentatifs de l’époque survollée, mais mal utilisés, comme s’il fallait absolument les caser dans le film pour montrer qu’au fond il nous parle d’un monde qui rythme nos vies de petits humains moroses.
Kill your friends est raté parce qu’à aucun moment le personnage principal n’est convainquant ni dans ses excès, ni dans rien d’autre, et que les effets de manche déployés pour donner de l’ampleur tombent totalement à plat.
Pourtant on sait combien Nicholas Hoult peut être tête à claque, et quelque part le rôle lui va comme un gant, mais il devient très vite aussi agaçant que son personnage, sans qu’on puisse déterminer qui du film, du sujet ou de l’acteur nous tape le plus sur le système