Le retour inespéré de William Friedkin est enfin arrivé. Le film noir, que le réalisateur culte de French Connection affectionne tout particulièrement, est ici poussé à son extrême. Friedkin n'a pas peur de faire déguster son spectateur, il ose bafouer la moral, mettre en avant la perversion de l'homme et le spectateur encaisse, sans y échapper. Et c'est là le culot du cinéaste, de ne pas faire de concessions. Il aurait pu juste suggérer la scène d'amour entre Killer Joe et la gamine. Non, il montre tout ! Le réalisateur dépeins une Amérique faible. Les personnages sont tous pourris jusqu'à la moelle. Mais on reste stupéfait en même temps que sidéré par le spectacle.
Tout cela grâce à la mise en scène d'abord, très théâtral de Friedkin. Ensuite les acteurs, tous parfait ! Le casting idéal. Si c'est Juno Temple, dans la peau d'une lolita de 12 ans qui impressionne le plus, on ne peut que saluer le travail de Matthew McConaughey qui, après Magic Mike et avant le prochain Jeff Nichols, fait un retour en force et se place parmi les meilleurs acteurs du moment. Le tout mis en valeur grâce à une superbe BO.
Un sommet du film noir, une oeuvre qui nous hantera, longtemps !