Je n'avais vraiment pas envie de mettre 8 à ce film. Mais il m'y a forcé. C'est à cause de sa fin, Monsieur le Juge, j'vous jure ! Cette fin que certains qualifient de ridicule et indigeste, et dans laquelle j'ai cru percevoir toute la folie du monde. Ce film est fou et la pièce de théâtre devait être incroyable à voir.

Killer Joe c'est d'abord William Fiedkin, un réalisateur dont la filmographie vous ferait croire qu'il a un jumeau ou bien qu'il souffre de bipolarité. Le mec débute sa carrière par une comédie réunissant Sonny and Cher, il empoche un Oscar avec French Connection, passe par la case L'Exorciste et à 78 ans fait sucer un pilon de poulet à Gena Gershon. Ce type est fou.
Si l'on met de côté l'erreur que beaucoup d'autre on commise, j'ai nommé Emile Hirsh, le casting est parfait. Bien sûr, c'est à Matthew McConaughey que revient la palme, tant son rôle est ultra cliché mais auquel il offre son unique présence et son regard incroyable. Cet acteur, c'est tellement Ed de Ed TV que quand on le voit en Killer Joe, il fait encore plus flipper que si ce rôle avait été tenu par n'importe qui d'autre. Sa froideur est exquise.

L'histoire est d'une simplicité enfantine, mais dans le fond, ce n'est pas ce qui importe. L'essentiel tient dans les personnages et leur complexité. Certaines scènes sont en ce sens presque indéchiffrables, notamment pour le personnage de Dottie. Il est assez difficile de la comprendre, à la fois simplette, ingénue puis complice, ses contours sont très flous. Si bien qu'à la fin, je me suis même mise à divaguer sur sa psychologie, allant même jusqu'à penser qu'elle et Joe ne faisaient qu'une seule et même personne. Après tout, pourquoi pas ? Le film ouvre énormément de possibilités, à travers une histoire somme toute très basique.
Me voici donc avec le 8 de l’enthousiasme de la dernière minute de film, celui qui cache un gentil 7 mais qui ne peut se détacher de la dernière impression, cette image qui se grave sur la rétine jusqu'à devenir le résumé du film lui-même : du poulet frit, une boîte de conserve, une nuisette blanche et le sourire de Joe.
Cette image viendra même effacer les vilains faux raccords du vieux Bill...
Before-Sunrise
8
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le 1 déc. 2013

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