Prélude à cette sainte année 2012 : disettes et famines régnaient en maître sur les terres de Sieur McConaughey. En attestent quelques chefs d’œuvres cinématographiques du type "Hanté par ses exs" ou encore "Comment se faire larguer en 10 leçons". Le 7e art à son paroxysme... Mais la révolte grondait dans l'ombre.
Force est d'admette que jusqu'à là, ma vision de McConaughey s'arrêtait à des rôles de séducteur à deux francs cinquante. Avant d'aborder le film en lui-même, je te dois des excuses mon bon Matthew.
Ayant reçu la bénédiction et le pardon de Matthew (si, si), venons-en à Killer Joe.
Petit plantage de décor : un petit dealer bouseux doit du pognon au boss du réseau (un plus gros dealer, moins bouseux donc), pognon qu'il n'a évidemment pas. Et comme ce ne sont pas des petits rigolos, ces barons de la drogue... Lui vient alors une brillante idée : faire assassiner maman afin de toucher son assurance-vie dont il pense être le bénéficiaire. Un bon 50.000 dollars bien tassé, le jeu en vaut la chandelle selon Chris (Emile Hirsch). Il parle alors de son projet à papounet (un bouseux d'une classe encore supérieure) qui marche dans le plan : payer un flic qui fait de petits à-côtés, comprenez tueur à gage.
Oui mais voilà, comme déjà sus-mentionné, Chris n'a pas de pognon et Killer Joe (Matthew McConaughey) veut du cash en avance pour faire le sale boulot. Chris n'a alors d'autre choix que de mettre sa sœur en caution, seule alternative proposée par le gentil Killer Joe.
Vous l'aurez compris : on est pas à Plopsland ou Walt Disney. Mais au fin fond du Texas, dans une histoire malsaine de A à Z entre le fiston qui veut faire tuer Mums et la petite soeur offerte à Killer Joe en garantie.
Le genre d'histoire qui me plait dès le début, on sent tout de suite qu'on va avoir à faire un film (intelligemment) trash et fichtrement bien foutu.
L'ambiance est unique, pesante. Impossible de ne pas regarder ce film les yeux grands ouverts tant la tension est palpable.
Les personnages sont plus détraqués psychologiquement les uns que les autres, chacun dans leur genre. McConaughey est quant à lui impérial dans son rôle de psychopathe, au point que la qualité de sa prestation me rappelle celle de Javier Bardem dans No Country for Old men, référence en la matière à mes yeux (et certainement aux yeux de beaucoup d'autres).
Le film est relativement court (1h40) et les 25 dernières minutes constituent un énorme malaise avec deux scènes plus hard psychologiquement l'une que l'autre.
Pour résumer : Killer Joe est le prototype du film qui va vous retourner au point de rester devant l'écran 10 minutes à regarder les noms défiler sans bouger. Sans hésitation un de mes films préférés,