Killers of the flower moon dispose d’un vrai sujet à exploter, un scénario intéressant, un contexte spécial et délicat pouvant rendre un film dirigé par Scorsese très haletant. Cette adaptation cinématographique tirée du livre de David Grann sorti en 2017 aurait pu me transcender mais cela n’a pas été le cas, pour autant que cela reste un bon film avec pas mal de points positifs.
La durée du film (3h26) m’a dans un premier temps très intrigué, je me suis dit YES ! Un film de Scorsese sur la longueur comme ça c’est forcément un banger en approche, mais finalement nous sommes sur quelque chose de très lent, très monotone mais sans vraiment de montée en puissance, avec de moins en moins de fond sonore plus le film avance. Les décors et les costumes sont bien réalisés, la photographie tient ses promesses. En revanche je m’attendais à un petit (ou gros) twist, ou du moins quelque chose dans le scénario qui aurait permis d’avoir ce frisson qu’on a quand on sent qu’on est en train d’assister à ce qui pourrait être un potentiel chef d’œuvre mais le film ne change quasiment pas de formule tout au long des 3h30, et finalement rien ne le laissait présager, ce qui le rend prévisible. J’ai apprécié le jeu d’acteur des 3 principaux protagonistes et d’autres rôles plus petits mais je n’ai pas trouvé que c’était un chef d’œuvre ou excellent long-métrage en sortant de la salle.
On assiste à une représentation de la cupidité et de la naïveté de l’homme face à l’or noir assez interessante, et aux manipulations des plus avides d’argent, prêts à vendre leurs enfants (ou pire..) contre des billets verts. Famille ou pas money first, le peuple amérindien ayant tellement souffert en reprend encore dans la tronche tout le long du film, et cela, malgré leur statut social élevé dans le contexte mis en avant dans le film. Scorsese aime soulever ou représenter de la manière la plus réaliste possible des problèmes sociaux, la détresse psychologique de l’être humain face à des situations qui peuvent sembler complexes pour certains et normales pour d’autres. Il s’agit ici de valeurs morales et culturelles, d’abus de pouvoir, d’argent, de racisme et d’amour. Il y’a une certaine forme d’intersectionnalité dans ce que subit une partie des protagonistes de l’histoire, femmes amérindiennes, exploitées, tuées, manipulées par des dominants avides d’argent et prêts à tout pour avoir le graal, dans un climat de racisme systémique. Pourtant le personnage joué par Leonardo Di Caprio ne donne pas tant la gerbe que ça, il en devient même attachant, car naïf et manipulé constamment par son oncle, déchiré entre l’amour qu’il porte à sa femme et ses enfants, face à l’argent qu’il affectionne tant et le respect et la confiance de son oncle « KING »
Au final il y’a pas mal de points positifs dans ce film, cependant une version plus courte et synthétique aurait pu être largement suffisante selon moi, même si je n’ai peut être pas la même appétence pour ce genre de construction scénaristique que d’autres. Je regrette également l’absence d’une bo plus sombre et electrique, qui aurait pu amener une pointe de tension dans ce long-métrage mais cela n’était sûrement pas le but recherché et ça reste un avis personnel, elle reste malgré tout appréciable et agréable à entendre tout au long du film même si trop peu présente à mon goût. Bon casting et plutôt belles prestations des acteurs en globalité même si Lily Gladstone et Robert de Niro resterons très certainement plus dans les têtes pour leur rôles ici.