Immense.. On retrouve des éléments classiques du cinéma de Scorsese (casting mis à part) avec le rise and fall, les familles de criminels, les brusques explosions de violence et bien sûr la cinématographie absolument parfaite, virtuose mais sans effet de manche, toujours au service de l'histoire. Pourtant ici c'est assez différent. L'anti-héros est simplet, le vice est plus retors, la morale un peu plus claire. Encore que, comme dans un grand film, on ne dénonce pas autre chose qu'un vice fondamental : l'avidité. Les 206 minutes passent toutes seules, pas de longueur car on ne sait pas où le film va même si au 6ème enterrement on commence à se douter que ça va mal finir. L'univers est oppressant avec tous ces truands à la petite semaine aux tronches de l'emploi. De l'Eden du début où les riches Osage cotoient les blancs sans dents à la gradation de la violence dans les assassinats, à l'enquête d'un FBI embryonnaire, pour aboutir enfin à un procès : tous les films dans le film sont admirablement maitrisés et rendus. On croit complètement à ce monde, cette intrigue et à ces personnages, tous d'un réalisme saisissant.
Musique par moment exceptionnelle, images virtuoses (les regards des ouvriers, le feu qui consume le ranch payé par l'assurance, les images d'ouverture et de fin sur les Indiens dans le pétrole et cet oeil qui nous fixe). Un trio d'acteurs stratosphérique entre Leo en benêt (qui en fait presque trop par moment mais quand même très très fort), De Niro en gentil Papy cupide et impitoyable, et Lilly Gladstone très belle dans sa réserve et son courage
Can you find the wolves in this picture? Du très grand cinéma