On ne s’ennuie pas une minute dans ce dernier film de Scorsese qui dure pourtant plus de trois heures !
Qu’il est bon de profiter avec délectation, dans son fauteuil de spectateur, de la création d’un réalisateur aussi expert, exigent et aguerri que lui !
Plongés dans la folle ascension de l’Amérique des années 20, prédatrice des ressources naturelles (la terre, l’or noir) et meurtrière (à l’appui de l’histoire racontée dans le film : une famille d’amérindiens Osage est lentement et silencieusement tuée dans le but de s’accaparer ses richesses).
On se délecte à l’envie de cette restitution imagée, très documentée, du jeu spectaculaire de ces acteurs, ces « monstres du cinéma » De Niro/Di Caprio (pas manichéens, humains dans toute leur inhumanité, faibles et pleutres, dans cette communauté blanche en déni de ceux « ce qui sont autres ») mais aussi de Lyli Glastone , l’actrice principale qui n’est pas en « carton-pâte » comme dans les anciens western (indienne elle-même et originaire d’une réserve).
Lyli (Molly) est tout simplement lumineuse ! Son visage de madone et sa force acculent l’animalité des blancs à la beauté simple de la sagesse de son peuple (cette sagesse qui relie les uns aux autres, à la nature et à l’univers qui nous a créé).
Bravo également à tous les autres acteurs !
On sort de ce film secoué, honteux une nouvelle fois de constater la capacité inépuisable de notre espèce humaine à détruire le beau.