Un samouraï solitaire, dit un rônin, s'entraine seul dans une campagne japonaise, à l'abri des regards, où il va être séduit par la femme du maire du village. Pendant qu'il coule des jours heureux, un vieux maitre, joué par Tsukamoto lui-même, lui propose d'intégrer une équipe de mercenaires pour une mission en destination de Edo, ce qu'il refuse.
Alors que Shinya Tsukamoto était extrêmement prolifique dans les années 1990 et 2000, ses films se font un peu plus rares dans les années 2010, avec seulement trois films au compteur, et son dernier en date date seulement de 2023. Certes, il joue de plus en plus dans les films d'autres réalisateurs (on l'a vu dans Shin Godzilla, Shin Ultraman ou même dans Silence de Martin Scorsese !), mais son talent de réalisateur manque un peu au cinéma japonais, qui se voudrait peut-être un plus fou.
Là, il réalise en apparence un film très loin de ses délires formels, avec une sorte d'épure qui rappelle beaucoup ce que faisait par exemple Kurosawa, c'est assez peu bavard, mais c'est à l'image de ce rônin joué par Sosuke Ikematsu, sec et sans fioritures. D'où le fait que ça ne dure que 77 minutes, dans des décors eux aussi arides, car ça se passe pour l'essentiel dans un forêt avec des hautes herbes, mais il y a quand même des moments assez forts, très sanglants, et où le personnage féminin joué par Yui Aoi a son importance. La violence est assez rare, mais quand elle y est, surtout dans la dernière partie, ça gicle à tout va. En dépit de moyens qu'on sent limités, Tsukamoto livre un film noir, voire désespéré sur l'âme humaine, très intéressant de surcroit.