Un couple de fiancés décide de partir camper un week-end dans un site naturel au bord d’une chute d’eau où ne rôdent à peine de temps en temps que quelques chasseurs bien ursidés de cochons sauvages. Sur place une tente familiale est déjà plantée mais personne ne semble la réintégrer malgré la journée et la nuit passées, jusqu’à ce qu’ils découvrent non loin un enfant de trois ans blessé, épuisé et déshydraté.
Le thème des braves citadins prêts à être mangés tout crus par des indigènes crades et dégénérés à la Délivrance reste décidément un classique qui marche et qu’on a vu cent fois, mais ce choquant petit bijou de suspense sait pourtant nous tenir efficacement en haleine par sa violence habilement menée, par l’horreur et la qualité presque domestiques de sa mise en scène. Tension et angoisse plus psychologiques que spectaculaires, chasses à l’homme, rusticité brutale à l’australienne, maladresses et petitesses des agresseurs comme des victimes, transfigurent les personnages et ouvrent facilement la porte à l’identification.
En va-et-vient ce spectacle australien raconte en parallèle deux abominables histoires qui ne s’encombrent pas d’édulcorants à l’américaine, l’une passée expliquant peu à peu les circonstances de la seconde, qui nous entraine dans une série de circonstances et de confrontations plongeant de plus en plus dans l’insupportable, tout en ayant le génie terrifiant de rester sur un mode intime sans grandiloquence inutile.