Produit par Samuel Hadida et Quentin Tarantino, tourné dans la capitale française avec un budget que l'on imagine modeste et avec un casting international, allant de l'américain Eric Stoltz aux frenchies Jean-Hugues Anglade et Julie Delpy, "Killing Zoe" est le premier film de Roger Avary, co-scénariste entre autre de "Pulp Fiction" et à l'époque grand pote de Tarantino avec qui il aura bossé dans le même videoclub.
Immédiatement rangé dans la case "Tarantino's touch" par une presse soucieuse de ranger les artistes dans le même panier, "Killing Zoe" n'a pourtant rien à voir avec l'univers du papa de "Reservoir dogs" malgré une ultra-violence qui pourrait effectivement les rapprocher. Car là où Tarantino cherche coûte que coûte à déstructurer le genre auquel il s'attaque afin d'apporter une vision qui lui est propre, Avary, lui, bien moins expansif dans sa mise en scène, s'attache d'avantage à capturer un instant, une énergie afin de les coller à même la pellicule.
En ressort une première oeuvre bancale et difficile à aborder, qui pourra paraître vaine pour beaucoup mais qui ne cherche jamais à péter plus haut que son cul, à prendre au second degré tant elle est excessive à tout point de vue, à la limite du cartoon trash, aspect renforcé par le cabotinage amusant d'un Anglade complètement perché.
Relativement court et modeste dans son ambition, "Killing Zoe" est un joyeux délire à prendre pour ce qu'il est, une vision déjantée du Paris moderne, mélangeant humour noir et violence sèche avec un soupçon de romantisme, à ne pas mettre entre toute les mains et annonçant le futur "Dobermann" de Jan Kounen.