Ex-collaborateur de Quentin Tarantino sur ses tout premiers scripts, Roger Avary s'est notamment fait connaître comme scénariste et réalisateur de plusieurs gros films tels que Les Lois de l'Attraction, La Légende de Beowulf ou encore Silent Hill. Mais avant même la Palme d'Or de son vieil ami, Avary avait écrit et réalisé son premier film, un braquage qui tourne mal dans le Paris du début des années 90. Un premier film co-produit par Samuel Hadida et Tarantino avec un casting international comprenant notamment Eric Stoltz, Jean-Hugues Anglade et Julie Delpy...
Une première partie tirant sur la corde où nous faisons (un peu) connaissance avec nos braqueurs : Zed l'Américain fraichement débarqué, son ami de longue date Eric, et une bande de dégénérés qui s'enfilent toutes les drogues possibles au cours d'une nuit sans fin. Quarante minutes plus tard, le fameux braquage peut démarrer et, au-delà de quelques moments forts, sauvera de justesse le métrage. La faute à un rythme sans retenue, qui oscille entre l'improvisation des acteurs et les retournements de situation, les répliques cinglantes et les baisses de régime.
Moyen-métrage meublé jusqu'à moelle, Killing Zoe ne brille ni de son originalité ni de sa maestria visuelle mais reste sympathiquement regardable grâce à son dynamisme évident et son ardeur sans concession, appuyée par un Jean-Hugues Anglade déchaîné qui cabotine à outrance, devenant le personnage le plus marquant de ce braquage sanglant qui aurait mérité un peu plus de travail scénaristique et de quelques idées de mise en scène pour devenir mémorable. Un premier film maladroit, bordélique, plein d'idées et de fougue mais qui manque aussi justement de maîtrise.