A chaque fois qu'Uwe Boll réalise un nouveau film, c'est la frénésie dans le monde, ses fans croisant les doigts pour qu'il soit bon, ou alors au moins un nanar distrayant, et puis il y a les autres, ceux qui mettent 1 sans avoir vu le métrage. Le premier King Rising avait ses défauts, de lourds défauts, et hormis son casting et quelques scènes d'actions sympa, c'était son côté foirade qui en faisant un produit bien débile autant qu'il faisait passer le temps. Voici donc sa suite, que pas beaucoup de monde n'attendait, en particulier à cause du flop du premier qui passe en boucle sur la TNT pour sauver les meubles, et encore une fois Boll a réussi à caster une grande gueule, Dolph Lundgren, qui succède donc à Jason Statham.
Lundgren (qui s'appelle Granger, qui tout comme Farmer dans le premier, signifie fermier en anglais — LOL) est un ancien bidasse devenu prof de karaté, et à peine rentré chez lui se boire un bon whisky, le voilà embarqué par une connasse qui a besoin de lui pour sauver le passé (ok ok, paradoxe, mais bon on s'en fout). Big badaboum le voilà présenté au seigneur de ces lieux, un Roi diablement ridicule, orné d'une moumoute disgracieuse (volontairement, on le voit même la réajuster) et d'une couronne en toc (faut dire que son « royaume » est fait de quatre murs en carton pâte et y'a une dizaine de figurants qui font semblant de patrouiller). C'est Lochlyn Munro, le flic blondinet aux belles dents de Freddy VS Jason qui incarne donc le rôle, et il ne lui faudra pas plus de trois ou quatre répliques pour qu'il devienne King Risible.
S'en suit toute une machination, des retournements de situation, on sait plus trop qui est gentil et qui est méchant, mais au final Lundgren balance des tartes à tous les cons, saute Natassia Malthe qui dès ses premiers mots lui fait comprendre qu'elle ne veut pas mourir sans avoir vu le loup, et puis notre beau Suèdois continue sa route avec tous ses acolytes, tape encore sur les gens, jusqu'à se retrouver finalement nez à nez avec un PUTAIN de dragon quand même vachement bien fait pour une production du genre, et comme le dragon est super fou furieux il bousille le château à coups de pieds.
Bref, King Rising 2 suit la continuité du premier, allant dans le débile léger sans pour autant se prendre au sérieux comme le faisait le précédent. On pourra s'interroger sur la logique d'un mec envoyé dans le temps, qui en partance de Vancouver se retrouve en Angleterre, mais bon, si l'on remet les choses dans l'ordre Ash était déjà passé par là, et puis casser la gueule à Aguirre ça aurait pas été fun, il est déjà maboule ce mec.
On a donc ce qu'on était venu chercher, des mandales, des répliques débiles dans l'esprit des actioners eighties/nineties (Lundgren qui sort des expressions du futur, enfin du présent, et que personne ne bite aura de quoi faire pouffer), et même visuellement, c'est correct, les forêts Canadiennes collant à l'esprit heroic-fantasy, même si le château fait gravement tâche au milieu de tout ça.
Le gros regret viendra du fait que Lundgren n'a pas eu le temps de faire son cartable avant d'être balancé dans le passé, et hormis un couteau, il n'a pas un seul gun à apporter aux festivités, ce qui fait quand même bien chier.
Pour conclure, si vous aviez aimé vous marrer avec le premier, celui-ci le fera encore, avec en prime une sacré tête d'affiche qui montre qu'il n'a pas perdu de sa verve. Les autres vont encore une fois hurler au scandale, mais après le Bloodrayne 3 ce bidule fait quand même vachement de bien pour reposer le cerveau.
Mention spéciale pour Dolph Lundgren, grande star du film, qui sort enfin la tête du trou dans lequel elle était depuis des années, et allonge suffisamment de mecs pour nous prouver qu'ils n'est pas à flanquer aux rebuts. Espérons qu'il continue sur cette lancée avec The Expendables II et Universal Soldier 4, deux productions à haute teneur priapismique.