Faut-il en rire, en pleurer? S'en amuser, s'en navrer? A vrai dire je n'en sais trop rien. Sans doute un peu de tout cela à la fois. Car je dois avouer que pour mon premier film d'Uwe Boll, je n'ai pas été « déçu », et ce bien que le sommet de nullité attendu eût pu être encore poussé plus loin. Qu'importe, car le désastre est déjà très grand. Manque d'argent bien évidemment (40 pèlerins censés former une armée gigantesque et impressionnante, juste pour vous donner une idée), mais aussi de talent, devant comme derrière la caméra d'ailleurs. Seulement, ce ne sont pas seulement Uwe Boll et les différents acteurs (Jason Statham s'en tire le moins mal) qui semblent avoir été touchés par le syndrome de la nullité, mais bel et bien l'équipe de tournage entière, à l'image de certains dialogues à hurler et pour lesquels on est obligés de se demander comment ont-il pu rester au montage final sans que personne ne bronche (« Tu apparais toujours de nulle part » « Je ne viens jamais de nulle part, mais toujours de quelque part » : aurait-on oublié de créditer Chuck Norris?) Sans oublier bien entendu le honteux plagiat à bien des égards vis-à-vis du « Seigneur des anneaux », le film retraçant tout de même l'histoire d'une quête, s'offrant la présence de deux mages (un gentil et un méchant au cas où il serait utile de le préciser) et dont l'armée ennemie se constitue de « Grogs » (ou quelque chose dans ce goût-là) ressemblant étranglement à une autre armée baptisée les Orques... Au milieu de tout cela il n'est toutefois pas totalement impossible de trouver parmi les survivants du naufrage deux ou trois effets visuels bien fichus, mais reste que devant autant d'ennui et de malhonnêteté intellectuelle, on ne peut que s'incliner... ou encore mieux éviter la débâcle en contournant à tout prix ce « King Rising » des plus piteux, car n'oublions pas que même si la fuite peut être un signe de lâcheté, elle peut aussi être un signe de raison...