C’était à l’origine une mini-série qui était prévue par Netflix en guise de préquelle à l’histoire de son drama coréen phare, Kingdom. Malheureusement la pandémie que l’on connaît a tué l’idée dans l’œuf et ce sera donc d’un épisode spécial d’une durée d’1h 30 dont il faudra se contenter.
Un épisode qui contient évidemment une dose ahurissante de spoilers pour qui n’aurait pas vu la série en premier lieu ; son visionnage est donc à réserver une fois les deux splendides saisons de Kingdom achevées (cf. ma critique), tout comme la lecture de cette critique, qui sera remplie de références à la riche histoire du drama.
Ashin of the North se concentre comme son titre l’indique sur le personnage d’Ashin (Gianna Jun), rencontré à la toute fin de la saison 2 par notre groupe de héros, aux confins septentrionaux du royaume de Corée. Menés par le très charismatique Prince Chang (Ju Ji-hoon), qui a renoncé à hériter du trône au profit de son demi-frère, les comparses se sont fixés comme objectif de découvrir d’où est venue l’épidémie. Avec davantage de succès que les experts de l’OMS mandés à Wuhan, l’escouade tombe finalement sur un village à la frontière sino-coréenne où une mystérieuse femme semble capable de contrôler des zombies et tente apparemment de propager de nouveau l’épidémie… Le présent épisode se concentre donc à expliquer le passé d'Ashin et les raisons de son entreprise diabolique.
Niveau réalisation cet épisode est dans la lignée de ce à quoi nous a habitué la série pendant deux saisons, même s’il manque peut-être un peu de flamboyance notamment durant les scènes d’action. Celles-ci sont cantonnées à la dernière demi-heure et manquent de tranchant. On ne peut en revanche qu’apprécier la qualité des décors et des costumes, qui font de la série une entité toujours un peu à part dans le vaste monde des dramas coréens. La première partie à la frontière sino-coréenne est de son côté une réussite sur le plan esthétique, avec cette atmosphère sylvestre des plus pesantes, renforcée par l’imminence du conflit qui semble se profiler entre le royaume de Joseon et les tribus mandchoues voisines.
C’est au niveau de l’histoire et de sa narration que l’on pourra se trouver légitimement déçu. Le récit est assez décousu et souffre de ne pas développer suffisamment ses personnages, lesquels sont pour beaucoup survolés en termes de psychologie. C’est le cas notamment d’Ashin, dont le traitement manque de finesse ; c’est là que l’on se dit à quel point une mini-série aurait été un format plus intéressant afin de donner au tout un peu plus de matière. Il n’y a pas de rebondissement, juste un enchaînement de décisions toutes plus prévisibles les unes que les autres, lesquelles contribuent à retirer à la série une partie de l’aura mystérieuse qui entourait l’origine de l’épidémie et ses causes profondes.
Un épisode convenable donc, mais qui n’est en rien marquant. Pourtant Netflix semble miser sur ce format puisqu’un autre épisode spécial est d’ores et déjà en préparation pour l’année prochaine, cette fois centré sur le personnage du mythique Prince héritier, qui sera toujours incarné par Ju Ji-hoon. Moyen de détourner l'attention d'une saison 3 qui tarde de plus en plus à arriver, ou volonté de développer l'univers de la série à moindres frais ? Peut-être un peu des deux...