Alors qu’il tourne Les associés, Ridley Scott rencontre William Monahan. Le scénariste lui propose le projet Tripoli. Mais celui-ci ne se montant pas, il revient alors lui proposer Kingdom of Heaven…
Passionné par le sujet des croisades, Scott ne rechigne pas à mettre en scéne l’histoire de Balian d’Ibelin, forgeron dont la femme s’est suicidé aprés la mort de leur enfant. Il rencontre alors son pére qu’il refuse de suivre mais lorsqu’il doit fuir suite à un meurtre qu’il a commis, il le rejoint et part pour Jerusalem…
Une histoire que Scott prend à coeur d’illustrer de la meilleure maniére possible. C’est ainsi que le montage qu’il propose dure plus de 3 heures ! Impossible de diffuser cela en salle pour des producteurs à l’affut du maximum de séances. Ils lui demandent alors de retirer un maximum de scéne pour atteindre une durée ne dépassant pas les 2H30. Scott finit par s’incliner et livre ce montage qui sort en salle. Mais quelques années plus tard, il supervise un Director’s cut atteignant les 3H en réintégrant 40 minutes de scénes dont une sous-intrigue jusque là inédite et essentielle au film ! Ainsi, même les critiques les plus mitigés devant la premiére version brouillonne reconnaisse enfin la qualité du film.
Un film qui, emmené par un Orlando Bloom dans son meilleur rôle, profite autant d’un casting en or que de la mise en scéne pour retranscrire à la fois la violence des combats mais aussi la complexité des intrigues des croisades. Sanglant quand c’est nécessaire, plus posé quand il le faut, le director’s cut rend aussi plus limpide la progression du personnage principal, alors qu’elle était assez flou dans la version cinéma. Kingdom of Heaven en devient alors un film qui, malgré ses erreurs historiques (mais rappelons nous que c’est un film !), et grâce à ses sublimes décors, est un vrai coup de maitre de son réalisateur, qui tient au passage son dernier chef d’oeuvre jusqu’à aujourd’hui !