Matthew Vaughn confirme qu’il ne rentrera jamais dans les standards du film d’action hollywoodien. S’il y a du mort, il y a du sang. C’est parfois très gore, mais en même temps ça fait étrangement film familial. Le décalage entre les deux genres est un régal assuré et assumé.
Un hommage intelligemment référencé aux films d’espionnage. Avec ce mélange de grand n’importe quoi à la Tarantino, ça donne des séquences, à défaut d’être nombreuses, absolument fantastiques, originales, jouissives et inattendues. A mourir de rire. Samuel L. Jackson campe un bad guy aussi charismatique que tordant. Un vieux gamin prêt à détruire le monde, mais qui déteste la vue du sang et la violence. Un autre contraste qui sied à merveille au long.
Kingsman embarque la classe anglaise de Colin Firth, Mark Strong ou encore Michael Cain. Ce qui aurait pu être un point faible, se révèle finalement un atout redoutable à savoir ce jeune péteux incarné par Taron Egerton, moins tête à claques que prévu. Le seul réel défaut du film c’est finalement son exposition avec des phases d’entrainement un poil longues, pas emmerdantes pour autant, justes longues.
Au final on nous offre certainement un des films d’action espionnages les plus WTF de l’année. Impossible qu’il en soit autrement avec toutes ces productions clonées les unes sur autres. Il arrive à impressionner à plusieurs niveaux, à user de références sans passer pour du pompage et d’humour gamin et noir sans pour autant pénaliser le rythme et le récit.
Une bonne pioche aux scènes d’action sublimées par une mise en image profondément percutante du réalisateur, une bande originale mouvementée et un show immanquable de Colin Firth qui aurait exécuté la plupart de ses scènes de combat. Un incontournable du genre. Malgré ses légers défauts Matthew Vaughn déploie une fois de plus dans so film tout son arsenal artistique et technique au service de son plaisir et du nôtre.