Le générique annonce la couleur : une production Golan-Globus, un Charles Bronson en fin de carrière : aucun doute, ça va être du lourd. Nous sommes pourtant encore très loin de l'indescriptible expérience que va être « Kinjite, sujets tabous », sans doute ce que j'ai vu de pire depuis longtemps. Je n'ai jamais eu une grande affection pour Jack Lee Thompson, mais je ne lui souhaitais quand même pas du mal au point de conclure sa carrière sur cette daube innommable ! Par où commencer, tant les perles se succèdent dans ce navet crépusculaire qui devrait effectivement être un sujet tabou pour tout cinéphile qui se respecte.
Cela commence très fort, avec un Bronson fatigué et doublé au moment de donner des coups de poings, sortant un discours hallucinant de vulgarité et de bêtise pour faire la morale à un richard s'étant offert les services d'une mineure, avant de lui faire du mal avec les objets qu'ils étaient prêts à utiliser sur la demoiselle (je vous laisse deviner les détails). Mais ce qui est énorme, c'est que le niveau va aller crescendo pendant un bon bout de temps pour nous offrir les situations les plus nulles et les plus grotesques vues depuis des lustres. Il y a d'abord cette représentation hallucinante des japonais, qui ne seraient en gros que des sales pervers ne pensant qu'à tripoter les jeunes filles, tandis que ces dernières prendraient la plupart du temps plaisir à se faire caresser l'entrejambe (et je vous jure que je n'exagère pas).
Mais ce n'est pas tout, car il n'y a pas que les japonais dans la vie ! En effet, il ne faudrait pas oublier les nègres (oui, nègres, pas noirs, il serait quand même bon de ne pas oublier que ce sont des sous-hommes, merde!), tous des salauds de proxénètes en puissance sans la moindre morale et exploitant des pauvres adolescentes abandonnées ne pouvant bien entendu pas se défendre. Évidemment, vous imaginez que tout ça ne fait pas plaisir à Charlie ! Du coup, entre deux remarques réactionnaires qui ferait presque passer Donald Trump pour Hugo Chavez, celui-ci enquête et tente de piéger l'immonde Duke, responsable de ce réseau vraiment odieux.
Tout le reste (ou presque) est du même niveau, que ce soit l'ahurissante sortie de Bronson sur les asiatiques (« regarde-moi tous ces salauds qui viennent nous envahir, regarde, ils sont partout ! », suivi quand même de menaces plus ou moins violentes concernant quelques pauvres citoyens qui n'ont fait de mal à personne), ou un discours général souvent écœurant négligeant très souvent le pur aspect policier, sans oublier une conclusion repoussant les limites de la méchanceté gratuite et de la justice personnelle, semblant pourtant presque se donner bonne conscience et être fier de conclure de cette façon...
Ce ne sont pourtant que quelques diamants parmi d'autres que je vous décris ici, et même si, soyons honnêtes, le dernier tiers est moins pire et Juan Fernandez plutôt convaincant en ordure sans nom, difficile de ne pas être médusé face à un tel carnage cinématographique et une telle vision du « vrai homme », devant laquelle même les « Expendables » passeraient pour les drag queens de « Priscilla, folle du désert ». À voir au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce que pour se convaincre définitivement que Menahem Golan et Yoram Globus étaient vraiment deux des pires salopards jamais vus dans le milieu de la production...