Cette ultime cabriole du duo Jack Lee Thompson – Charles Bronson à la Cannon a une réputation exécrable, même chez les afficionados du moustachu bourru. Et c’est vrai qu’il faut bien admettre que cette septième collaboration entre les deux hommes dans les années 80, appelées aussi « les années Cannon », est terriblement mauvaise. Et c’est un spectateur aux nombreux plaisirs coupables (L’Enfer de la violence, La Loi de Murphy ou Le Justicier de minuit, notamment) qui le dit. La faute principalement à un script qui n’a ni queue ni tête. On connait le goût de la production pour les sujets racoleurs et ses traitements qui pètent dans la dentelle, mais, très clairement, là, c’est le scénario qui est franchement débile. Multipliant les fausses pistes (la fille de Bronson tripotée dans un bus est, par exemple, un sujet central puis il est évacué), enchaînant les péripéties stupides (Bronson grimpe dans la bagnole du méchant, lui fait bouffer sa montre avant de lui faire sauter sa bagnole, histoire de l’impressionner) et les propos racistes, le film brasse de l’air.
Très clairement avec ce Kinjite, sujet tabou, on est au bout d’un système. Les sujets racoleurs de la Cannon ne font plus recette, Jack Lee Thompson fait de la pellicule alimentaire depuis une dizaine d’années, Bronson est trop vieux pour rivaliser avec les héros des années 80. L’ensemble ressemble à un téléfilm boosté par ses scènes de nudité totalement gratuites et ses dialogues incroyables (« Me râpe pas les balloches ! »), mais le résultat est terriblement mou. La morale douteuse d’un final qui n’a même pas la décence de résoudre la double intrigue qui a porté son récit achève d’adresser un grand bras d’honneur aux derniers spectateurs qui ont le courage d’aller au bout. Triste sortie des artistes pour Jack Lee Thompson (dont c’est le dernier film) et pour Charles Bronson qui ne tournera plus que deux films, dont un autre grand navet.