Non,ceci n'est pas un film de Lelouch,contrairement à ce que le titre pourrait laisser supposer.Il s'agit du troisième épisode de la saga des "Kirikou",entamée en 98 avec "Kirikou et la sorcière" et poursuivie en 2005 avec "Kirikou et les bêtes sauvages".C'est toujours la même équipe qui est aux commandes avec le producteur Les Armateurs,Michel Ocelot au scénario et à la réalisation et Bénédicte Galup,qui avait coréalisé "Les bêtes sauvages" et qui ici est coscénariste.Donner des suites au premier film semblait vraiment compliqué dans la mesure où on assistait dès son début à la naissance du garçonnet,impossible donc de faire une prequel,et qu'à la fin il grandissait magiquement d'un seul coup,difficile alors de faire une sequel à moins de présenter un héros adulte,ce qui aurait eu peu de chances de fonctionner car c'est le personnage de ce gamin minuscule,hyperactif et malin qui faisait le succès et l'intérêt de l'original.Mais pour concocter ces suites,les auteurs ont trouvé une solution habile,l'action ne se déroulant ni avant ni après "La sorcière" mais pendant,avec des aventures du petit garçon qui n'auraient pas été contées lors du premier film.En outre,les scénaristes ont opté pour une narration sous forme de sketches comprenant cinq histoires différentes et bien séparées au lieu du script homogène du film initial.Et c'est assez réussi,les segments étant imaginatifs,drôles et intelligents.Techniquement,des progrès ont été accomplis au niveau de l'animation tandis que le trait fin d'Ocelot est encore très agréable à voir.La division en sketches évite en outre les problèmes de rythme qui parasitaient "La sorcière",alors que le personnage de Kirikou a été opportunément retravaillé.Il n'est plus le môme insupportablement ramenard et mégalo des débuts,ce qui le rend nettement plus sympathique,et plus de place est accordée aux autres personnages,notamment celui de la mère de Kirikou.Les caractères des villageois sont finement brocardés,Ocelot stigmatisant la bêtise,la versatilité,l'ignorance,la lâcheté et l'ingratitude de la nature humaine au fil d'historiettes bien menées,même si tout finira bien en dépit des malfaisances de la sorcière Karaba.