Considéré comme inférieur au précédent opus remontant quand même à sept ans, « Kirikou et les hommes et les femmes » m'a pourtant plus séduit. Nous sommes toujours dans une démarche de film à sketchs et l'effet de surprise est passé, mais les histoires sont suffisamment touchantes et inventives pour que l'on y prenne du plaisir, à l'exception de la quatrième, manquant quelque peu d'enjeux dramatiques. Pour le reste, Michel Ocelot ne se renouvelle pas énormément, mais son talent pour nous offrir de belles couleurs et des personnages savoureux suffit à rendre le spectacle hautement fréquentable, d'autant que quelques séquences s'avèrent assez irrésistibles. Cela a beau être la troisième fois, notre plaisir à retrouver ce village africain est intact, preuve d'une certaine magie ayant opéré depuis le temps, si bien que ce qui pourrait être souvent niais et naïf se transforme en leçon de vie chaleureuse et même parfois émouvante, à l'image de ce Kirikou décidément charmant. Il semblerait que ce troisième volet de notre jeune héros soit le dernier : espérons maintenant que le plus africain des réalisateurs français continuera à nous offrir des œuvres à la hauteur de son grand talent.