Inspiré d’un fait divers, le réalisateur décrit bien un personnage psychopathe, ancien policier (56 ans), possessif, omniprésent, cupide, élevant des lombrics et des porcs, et son entourage sous son emprise, trop faible pour lui résister (sa fille Mila, 25 ans, enceinte et son gendre, Noel qui travaille avec elle dans une banque) mais aussi complice de son comportement incestueux (sa femme). La musique avec des instruments à cordes donne la tonalité dès le début : une tragédie qui va se dérouler en quelques semaines (de mi-novembre au 20 décembre). Il n’y a pas de temps morts et la présence d’une caméra mobile, y compris dans les espaces clos, ce qui limite les plans de coupe, renforce la tension des scènes. On peut y voir une métaphore de la situation politique aux Philippines en 1981 et de la présidence (1965-1990) de Ferdinand Marcos (1917-1989) qui déclara la loi martiale de 1972 à 1981, au nom de la lutte contre le communisme. Ainsi qu’une critique de la religion catholique très présente (mariage de Mila le 8 décembre, jour de l’Immaculée Conception, confession, en rêve, à un prêtre ayant le visage de son père).