Présenté hors-compétition au festival de Cannes en 2005, Kiss Kiss Bang Bang marque le retour à la fois du scénariste Shane Black, à la tête de son premier long-métrage en tant que cinéaste, et du comédien Robert Downey Jr, qui allait connaître un come-back fracassant peu de temps après avec le premier Iron Man.


Vibrant hommage au roman noir, Kiss Kiss Bang Bang en respecte chacun des codes tout en les détournant avec une malice véritablement diabolique. Si l'on retrouve chacun des éléments faisant le charme du genre, Shane Black les pervertie, se les réapproprie pour en faire un cocktail détonnant d'humour, d'action et de suspense, tout en livrant une satire impayable et vacharde du microcosme hollywoodien.


Explosant à la dynamite le quatrième mur et triturant la narration pour mieux nous perdre et jouer avec notre perception tout en nous plongeant dès la première seconde au coeur du récit, Shane Black effectue un travail remarquable aussi bien dans l'écriture que dans la mise en images. Riche et parfaitement construit, le scénario s'avère drôle et palpitant, tout en explorant des thèmes extrêmement sombres. De son côté, la réalisation est de toute beauté, rythmée et soignée, bénéficiant de la superbe photographie de Michael Barrett.


Le film est également l'occasion pour Shane Black d'offrir à d'excellents comédiens une belle occasion de briller. Fragile, cynique et paumé, Robert Downey Jr est absolument parfait dans le rôle, secondé par le revenant Val Kilmer, attachant comme jamais en privé gay. Leurs échanges sont un des points forts du film, nous rappelant à quel point les dialogues de l'auteur de L'arme fatale nous manquent énormément. Loin de la simple potiche habituelle, la choucarde Michelle Monaghan s'en tire avec les honneurs, incarnation parfaite de la girl next door espiègle et sexy.


Film noir aussi élégant que goguenard, tout autant que règlement de compte d'un auteur laissé de côté par une industrie lui devant beaucoup, Kiss Kiss Bang Bang est une petite merveille de polar grinçant, un buddy-movie riche et fun à la fois, comme on en voit bien trop peu sur nos écrans.

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le 27 juin 2015

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Gand-Alf

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