Quel est le point commun entre l'arme fatale, le dernier samaritain, au revoir à jamais, Last Action Hero ? Un scénario excellent, du buddy movie pur jus, des répliques qui tuent : tout ceci est l'oeuvre d'un seul homme : Shane Black. Aujourd'hui il nous revient avec un autre Buddy Movie forcément déjanté et passe derrière la caméra pour l'occasion... Et ça fait mal, très mal.
De la ressource il y en a dans ce film, se basant sur une narration quelque peu eclatée (un narrateur dont ce n'est pas le boulot raconte l'histoire en faisant des retours arrière car il oublie des détails ),le script dépeint rapidement et pourtant en profondeur des personnages et un univers à la fois loufoque et crédible ou le moindre rebondissement ne pourra pas paraître incongrue... Et ça fonctionne au poil. Le film se base sur des personnage splendides, sorte de losers merveilleux (Robert Downey Jr. impérial et un Val Kilmer qui se lâche comme jamais dans la peau d'un détective gay) perdus dans une jungle urbaine et humaine où tout peux arriver.... et effectivement tout leur arrive. Les rebondissement s'enchaînent à un rythme qui frise la perfection, jamais inutile (le cas échéant souligné par le narrateur les rendant ainsi indispensable) et toujours jouissif. Du rythme, de l'émotion, du rire, de l'action.... Kiss Kiss Bang Bang résonne alors non plus comme un simple titre mais bel et bien comme un note d'intention, pleinement remplie... Le film contient la quintessence (Tous les passage obligé des scénarios de Black sont présents ) des film sus-cité et en offre un concentré jouissif. De plus il y a une vraie intrigue policière, complexe mais limpide à suivre... on ressent alors toute la discrète puissance d'un script travaillé.... le genre de chose qu'on a plus forcément l'occasion de voir aujourd'hui dans le cinéma d'action. On voit alors à quel point Shane Black manque au genre
Et pour ceux qui en doutaient encore le film asseoit defitivement Shane Black sur le fauteuil du maitre ès Punch-Lines monumentales. On se rapelle pas de morceaux de bravoure dialogués pareil depuis les joutes verbales jubilatoire de Last Action Hero.
Plus qu'un enième Buddy movie joussif, Shane Black offre une vraie déclaration d'amour au genre et surtout au cinéma en général : de part son narrateur volontairement mauvais qui arrête le film et provoque des sauts de pellicules, qui joue avec son spectateur le relançant plusieurs fois et s'appuyant sur ses attentes et ses perceptions pour enrichir le récit. De part ses personnages pathétiques et désoeuvrés errant comme des ombres dans la sphère Hollywood sans jamais la frôler autrement que du bout du doigt ( ceux qui ont vu le film comprendront l'allusion). En se moquant régulièrement du système (Collin Farell si tu nous entends) et s'amusant régulièrement avec les codes du genre (la scène de l'interrogatoire de l'infirmier ou l'allusion au happy end forcé, chose qui traumatisa Black sur l'Arme Fatale 2 ou Riggs devait initialement mourir).... Le spectateur devient un vrai complice du film renforçant ainsi l'emphase avec des personnages déjà très attachant.
Tout ceci aurait pu être gâché si derrière la caméra Black n'assurait pas (combien d'excellent script se sont vu vautré par une réal à la rue ?) mais il n'en ait rien. Pleinement en phase avec son script Shane Black offre une réalisation au poil. Utilisant parfois des artifices roublards mais jamais gratuit, il sait toujours où poser sa caméra pour servir au mieux l'histoire et l'action sans jamais faire de compromis esthétique. Le film ne refusant pas la violence frontale il offre de beaux moments de gunfights sec et efficace le tout servi par un montage aux petits oignons. C'est de la belle ouvrage, du boulot d'artisan mon petit monsieur. Point de fulgurances renversantes mais point de faiblesses ou de facilités grossière. Drôle, haletant, inventif, délirant, nostalgique mais moderne, porté par un duo d'acteurs au top de leur forme (le film à d'ailleurs remis en selle Downey Jr. qui tient là l'un de ses meilleur rôle)...
Un film de pur divertissement complet et réjouissant. Une vraie réussite de bout en bout.