L'affiche semble annoncer une comédie romantique bêta et joviale, mais vous savez bien que les apparences sont souvent trompeuses. Pour commencer, et histoire d'envoyer valdinguer un bon gros cliché, c'est de Norvège que débarque l'un des films les plus solaires et gorgés de lumière de mémoire récente. Il faut dire qu'à lui seul, le visage printanier de l'héroïne, de ceux que l'on n'oublie pas facilement, possède une aura qui s'imprime à toute la pellicule.
Pourtant tout n'est pas léger dans le monde de Tale. Avec ses camarades qui forment une troupe de théâtre amateur, elle décide qu'il est temps de grandir. Fini le temps des enfantillages, exit les chansons de Chantal Goya, le groupe se lance dans le grand théâtre contemporain et la tragédie romantique. Le même basculement va s'opérer dans leurs vies amoureuses. Tale et ses amis découvrent peu à peu la complexité insoupçonnée de leurs sentiments amoureux, apprennent à écouter leurs désirs, et font face à leurs propres contradictions. C'est peu dire que la transition ne se fera pas sans heurts.
Ainsi, après une exposition à l'humour détonnant, durant laquelle la troupe se trouve un mentor en la personne d'un acteur pro sur le retour - personnage qui aurait mérité de prendre plus de place dans l'histoire -, la suite fait plus dans l'introspection, suivant les codes archi-classiques des romances adolescentes (quelque part entre Skins et Hartley coeurs à vif). Le film perd donc en personnalité mais la qualité de l'interprétation et la douceur bienveillante de la mise en scène aident à le maintenir à flots. Jusqu'à un final prévisible mais d'une belle intensité, qui vous relâche avec le baume au coeur et la gorge nouée.