Il faudra des arguments solides aux défenseurs de la VF pour la justifier sur ce film ! Il est d'ailleurs étonnant qu'il ne soit que norvégien, car bien qu'il fût tourné en Norvège par un Norvégien, il se fait fort de deux acteurs suédois et met entièrement en scène les confrontations pacifiques mais piquantes qui se font verbalement entre les deux pays. Et chaque personnage parle sa langue propre, sans faute ; ou plutôt, avec des fautes l'un pour l'autre. Une guéguerre linguistique se joue, une sorte de match culturel qui se termine par un score nul et vierge : Ø-Ö.
Deux adjectifs qu'on ne peut absolument pas appliquer au film, au demeurant : qu'importe si les antagonistes sont en train de snakker norvégien ou de talar suédois, c'est une histoire pleine d'empathie qui s'enroule autour d'un principe simple et un peu bête. Oui, voilà un couple d'adjectifs justifiés : une amitié attendue, des liens qui se font certes l'air de rien mais sans non plus étonner, et ce fond très étrange voulant que les personnages se rejoignent à l'aune d'une étude sur le déplacement des célibataires norvégiens dans leur cuisine. Je ne déraille pas, mais bon : la folie ne fait pas tout un défaut ou toute la qualité.
Il faut faire attention à la lecture tant elle se base sur des effluves discrètes : l'amitié, la jalousie, la rancune sont là, mais si évanescentes que les nommer est indélicat. Je m'excuse de les forcer à s'ouvrir dans un commentaire qui n'a aucune chance d'en surpasser la poésie.
Quantième Art