À l'heure où les films d'animation en traditionnelle 2D sont depuis longtemps relayés au second plan, phagocytés depuis (trop) longtemps par le tout-3D, émergent de temps à autres des perles affinées, à la qualité soutenue et au message impérissable. À l'heure où même les géants Disney, Pixar ou Dreamworks ont du mal à tenir une constante émotionnelle, plus préoccupés par des suites sans âmes pour certains ou des blockbusters colorés pour d'autres, certains projets de longue date sortent enfin de leur tanière et nous ramènent à un cinéma d'animation renversant, attendrissant, réussi...
Concocté depuis des années par l'Espagnol Sergio Pablos, Klaus nous narre une fois encore les origines féériques du Père Noël, que l'on a vues, revues et re-revues sans cesse à travers films, téléfilms ou dessins animés. Et pourtant... La magie opère ici grâce une inventivité hors du commun, des pirouettes scénaristiques autant prévisibles que bienvenues, un chara-design immédiatement attrayant et une animation à tomber mêlant 2D et 3D, à la texture unique pour un résultat tout bonnement rafraichissant. Dynamique, colorée, fluide, la mise en scène de Pablos est d'une rare efficacité qui nous éblouit dès les premières minutes.
Les personnages instantanément attachants que sont Jesper, le dénommé Klaus et tout le petit village de Smeerensburg garantissent des rires par dizaines tandis que l'atmosphère lugubre de la bourgade portuaire se transformant peu à peu en féérie enneigée. Au-delà d'un scénario prévisible pour les plus grands mais incroyablement attendrissant, l'histoire propose au final une certaine originalité quant aux fameuses origines de la fête préférée des enfants, histoire dont on ne peut rester de marbre. Réussite totale prouvant que l'animation 2D a encore de beaux jours devant elle lorsqu'elle est entre de bonnes mains, Klaus est l'un des meilleurs dessins animés que l'on ai vus depuis des années. Destiné à perdurer.