Flute ! Avec Klute, la pute aime la turlutte !
Ah, qu'elle est bonne cette époque où un polar pouvait prendre comme héroïne une call-girl sous l'emprise régulière de stupéfiants, dont on suit une "séance" archi réaliste sans que cela ne serve particulièrement l'histoire, si ce n'est pour mieux nous faire pénétrer (hum...) du personnage de Bree (non, aucun rapport avec les mégères fofolles des années 2000).
Et que dire de ses séances chez le psy qui pourraient être on ne peut plus casse-gueule mais se révèlent au contraire d'une justesse d'écriture et de jeu confondante ? Jane Fonda est épatante, et le fait qu'elle ne porte jamais de soutien-gorge dans le film ne gâche rien.
Ah qu'elle était chouette cette époque ou le détective est un gonze froid et fermé, sans grand relief mais finalement terriblement humain. Un mec tout sauf con, perdu dans une ville dont les codes lui sont étrangers mais dont l'obstination pour l'ancien ami fera la différence.
Que dire enfin, de cette superbe scène où le "méchant" justifie ses actes avec un naturel et un rationalisme qui nous le rendent d'autant plus effrayant que proche, si proche, de tout un chacun.
Bon, le seul point noir (oui, il en faut un) concerne le titre: non seulement il n'illustre pas le personnage principal (parce que c'est ELLE, Bree !) mais en plus, il sonne terriblement mal, en français comme en anglais: c'est pas dur, Donald a l'air tout mal à l'aise à chaque fois qu'il le prononce.
Oui, y a pas, v'là une époque où on savait les faire, les polars, ma bon' dame !
Des vrais, des durs et noirs, beaux et sombres.
Un de ceux où ce qui pourrait relever du cliché (le détective qui tombe amoureux de la prostituée) se révèle être de la pellicule. Et de la bonne.
Kerzut !