Dès les premières minutes, "Night Shyamalan" s'attache à un simple champ-contrechamp, et se repose sur les plus élémentaires outils du cinéma : les visages, les mots, les sons, le hors-champ, le silence. Il ne réinvente pas la poudre et traîne toujours ses gros sabots (il se passe quelque chose d'étrange, donc : plans débullés), mais c'est un retour aux sources salvateur. En quelques instants, il plante merveilleusement le décor de cette cabane dans les bois, qui pourrait tout aussi bien être sur une autre planète tant elle est étrange.
Le réalisateur retrouve une véritable maîtrise, comme s'il repartait à zéro, et revenait consciemment aux outils premiers de son cinéma. Et parmi ces outils, il y a bien évidemment les acteurs. "Shyamalan" est l'homme qui a magnifiquement dirigé des poids lourds comme "Bruce Willis, Samuel L. Jackson ou encore Mel Gibson". Dans "Knock at the Cabin", il utilise "Dave Bautista" d'une manière particulièrement intéressante et étonnante, jouant de son physique de colosse pour créer l'ambiguïté et l'inquiétude dès la première scène. Ce n'est pas la première fois que le catcheur impressionne (sa scène mémorable de Blade Runner 2049, son timing comique dans Les Gardiens de la galaxie, son énergie dans Glass Onion), mais c'est probablement la première fois qu'il a autant d'espace pour exister, et jouer sur autant de nuances.
Face à lui, "Nikki Amuka-Bird" (déjà dans Old) et surtout "Ben Aldridge" tirent leur épingle du jeu, avec des pics d'intensité fantastiques. Et c'est là que le cinéma de "Shyamalan" est finalement bel et bien de retour : dans l'émotion. Ses meilleurs films sont ceux qui ont donné envie de noyer les frissons dans les larmes. Ils gardent toujours quelques longueurs d'avance sur "Knock at the Cabin", mais "Shyamalan" revient dans la course. Et c'est peut-être ça la seule preuve que les miracles existent.