La grossièreté caractéristique et assumée d'Eli Roth est appréciable dans le sens où chez lui rien n'est prétentieux. Jamais il ne se targue d'offrir plus que des films bien balourds pour american teenagers en mal de sensations fortes. Quand il s'adonne au gore, c'est la nature même du genre qui lui permet d'explorer son goût pour le trash et d'en exalter toute la coolitude et la drôlerie...


Mais lorsqu'il s'essaie au "thriller erotico-psycologique" les personnages écrits pour (par?) des ados bourgeonnants font tâche et tape tape bien fort sur les nerfs. Ce qui commence coolos ne tarde pas à insupporter. Si la première partie du film qui marche très bien est assurément volontairement caricaturale, le scénario a bien du mal à tenir une fois le premier pivot dramatique passé. S'il s'en était purement tenu au trip sm et qu'il avait complètement embrasser son désir fanstamatique - "imagine y'a des bonasses qui sonnent chez toi la nuit pour faire ce qu'elles veulent de ton corps ? haaaan! " - on aurait pu rigoler. Voilà, un bon délire un peu gore, un peu porno ça aurait fonctionné.


Mais dès lors qu'il tente d'insuffler du sens dans ce fantasme tout s'effondre. Ben ouais, car même lorsque l'on "contente" de s'attarder sur un désir charnel, il faut du talent et de l'imagination pour trouver assez d'idées pour remplir un scénario; alors en donnant des indices sur la psyché des deux personnages de pouffiasses ecervelées Roth tente d'élever son film, de lui donner un propos...
Aïe.
Les personnages d'agresseuses d'abord agaçants deviennent très vite d'immondes têtes à claques puériles et insupportables. Les histoires de viols à tendance incestueuse dans le passé de la fille qui joue les Lolita et appelle Keanu "Daddy" sont évoquées sans jamais qu'on en refasse mention dans le film. On nous le mentionne une fois, comme ça, maladroitement en n'assumant qu'à moitié de vouloir rendre ça bandant... au détour d'un viol excessivement grotesque où Keanu est attaché au lit alors qu'elle le chevauche en tenue d'écolière empruntée à sa fille (culotte comprise). Comme s'il s'agissait de donner au spectateur une impression de satisfaction quant à l'inéluctable résolution de tout ce bordel...
Comment ça va se terminer d'ailleurs ?
Et ben on emballe tout ça à l'arrache en nous balançant un vieux message de prévention sur les dangers des réseaux sociaux et puis voilà.
"It's just a game" Un affront à Haneke dont on salit l'oeuvre en la badigeonnant de bubble gum et de cyprine Beurk Beurk Beurk
La B.O m'a grave vénère aussi

ºOlivia
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le 3 mars 2019

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