Le travail de l'image est réussi. D'un point de vue strictement esthétique, au cadre comme à la lumière, c'est soigné. Mais c'est tout. Ces cadres si composés n'ont pas de sens particulier... Alors, c'est joli, mais ça ne vole pas plus haut. Et on touche là au problème du film: au niveau de la mise en scène, ça ne va pas. Il semblerait que pour son premier film, le réalisateur ait voulu créer une atmosphère froide de malaise qui fait très fortement pensé à du Steve McQueen. Sauf que c'est raté. Là où Mcqueen distille son malaise avec classe, William Oldroyd est lourd, vulgaire et disgracieux.
Toutes les intentions sont amenées à pas d'éléphants avec une lourdeur exaspérante, et au niveau de la direction d'acteurs, c'est pas possible. Plans étirés, longs moments silencieux, bruits de bouche surmixés, personnages archétypaux... Toute la grammaire du film "éprouvant" y est. Seulement, c'est fait avec une telle naïveté et une telle prétention que ça ne passe pas. Rien ne marche, le film n'arrive pas une seconde à faire éprouver quoi que soit.
Dans la salle, quand il ne s'agissait pas de départs, c'était les soupirs qui ponctuaient le film...
Heureusement que la belle Florence Pugh est là pour faire tenir son personnage et le film debout, car tous les autres personnages sont clairement insupportables! A commencer par Anna, la putain de servante soumise qu'on a envie de défoncer à chacune de ses apparitions. L'actrice en fait des tonnes, mais des TONNES ! Regards de chien battu, mimiques hyper exagérées... Pfff vraiment insupportable. Quant à Sebastian et sa tête d'abruti, il en fait également beaucoup trop et n'est jamais appréciable ne serait-ce qu'une seconde. C'est sans parler du beau-père, du mari et de tous les autres, qui exagèrent tellement qu'on en lève les yeux au ciel à chaque fois qu'on est sensés être chamboulé.
Loin d'être éprouvant comme il le souhaiterait , The Young Lady est juste énervant. Très énervant.