Petit coup de gueule qui ne sert à rien pour commencer : pourquoi avoir remplacé le titre original, à savoir Lady Macbeth, par The Young Lady ??? Le spectateur français allant voir ce film serait-il trop con pour saisir la référence à Shakespeare ??? Et puis quitte à changer de titre, pourquoi le remplacer par un autre qui soit en anglais ??? La langue française n'est-elle pas assez belle pour donner de beaux titres ??? Toujours est-il que Lady Macbeth me convient très bien...
Donc Lady Macbeth transpose une nouvelle de l'écrivain Nicolas Leskov Lady Macbeth du district de Mtsensk (pour moi une nouvelle ayant largement la matière pour faire un roman, pour plus d'informations vous pouvez cliquer ici !!!) dans l'Angleterre victorienne, en 1865 (référence sûrement à l'année de publication de la nouvelle !!!) le tout avec des références à Emily Brontë et à D. H. Lawrence... dans son premier tiers tout du moins...
Ceux qui n'ont pas lu la nouvelle originale ont dû se dire lors du premier tiers, blasé, encore un film en costume féministe où la femme se laisse totalement écrabouiller par l'homme, etc... etc...on en a déjà vu des tonnes et des tonnes... et puis, subitement, esquisser un sourire de satisfaction à la fin de ce premier tiers... Ceux, dont je fais partie, qui ont lu la nouvelle d'origine, ont, eux, attendu avec impatience ce moment que l'attente n'a fait que rendre plus jouissif... J'en dis pas plus, excepté qu'on va avoir le droit à quelques traits d'humour noir étonnants...
La réalisation est soignée, joue bien sur des plans statiques, composés comme des tableaux, lorsque la protagoniste est victime, et sur des mouvements de caméra lorsqu'elle ne l'est plus... C'est l'Angleterre de campagne du XIXe Siècle, d'intérieur et d'extérieur, que l'on voit dans toute sa beauté mais aussi dans toute sa rugosité en même temps que la psychologie du personnage principal...
Et plus on s'enfonce dans le film, devant lequel je me ne suis pas ennuyé une seule seconde (euphémisme pour dire que j'ai été pris du début jusqu'à la fin !!!), plus cette protagoniste, par son jusqu'au-boutisme tendance psychopathe, devient fascinante... La fin vous achève complètement...
Pour finir, Lady Macbeth doit aussi beaucoup à une véritable révélation, Florence Pugh, dans la peau de notre "héroïne", impressionnante et excellente, qui domine, à tous les points de vue, l'ensemble. J'ose espérer que ce n'est pas la dernière fois que j'entends parler de cette actrice, parce qu'un tel talent ne peut pas se permettre de ne pas être exploité par la suite. Enfin... deux révélations devrais-je dire puisque ce film est le premier de son réalisateur William Oldroyd, affaire à suivre là aussi...