En allant le voir, je pensais avoir affaire à une fresque psychédélique où l'illustration animée servirait un récit aux questionnements principalement existentialistes sur fond de rock progressif, une oeuvre tout droit sortie des années 70 quoi... Tout ce que j'adore, tout ce à quoi je suis hyper réceptive.
Mais Belladonna semble n'être qu'un enchainement de fantasmes sexuels en dessins et en musique avec un récit prétexte. Une forme bâclée alors même qu'elle est déjà sans contenu. Bâclée la forme, parce que les dessins ne sont pas très beaux, ils sont juste biens. La musique est très bonne mais pas transcendante non plus. Quoique certaines chansons sont carrément nulles.
Hormis la scène de la peste: scène qui n'a pas à voir avec le déroulé de l'histoire où les dessins et la musique sont beaux, tout le film est fade, ennuyeux et semble n'être adressé qu'à son propre auteur où à des défoncés au LSD à la recherche de trips purement graphiques.
Tout le film suit une jeune femme à poils, la seule à laquelle du détail à été porté au dessin, qui se fait violer à maintes reprises. Tout est sexuel mais gratuitement et comme c'est gratuit c'est nul. Ca n'est jamais excitant, juste ennuyeux.
Face à Belladonna, on se trouve comme face à la part sombre des années psyché; face au côté obscur: celui des trips sous acide qui ne font qu'attaquer le cerveau, de la défonce pure, celle qui rend débile; et non pas de celle qui mène dans une dimension d'où l'on ramène des morceaux de pure beauté, une dimension qui permet d'extérioriser des choses fortes mais déjà existantes chez l'artiste, du contenu sensé. Une dimension belle et porteuse de sens parce qu'en accord avec des idées et des sentiments préexistants; où même issue de la simple recherche de beau: oeuvres parlantes, tout droit sorties de leur époque.
Les 70's ou la fin des années hippies, une époque où l'on a compris que le "peace and love" c'est terminé, et où une amertume nouvelle vient se mêler à l'innocence libératrice d'antan.