Deuxième long métrage du réalisateur suédois Johannes Nyholm, "Koko-di Koko-da" met en scène Elin et Tobias, un couple qui après la perte prématurée de leur enfant, se retrouve pris au piège de ses traumatismes.
A vrai dire, le titre même du film laisse présager l'interminable chaos mental que subissent ses personnages; Emprunté à une comptine pour enfant populaire dont les paroles traduites signifient : "notre coq est mort, il ne chantera plus kokodi kokoda".
Si le coq est mort, alors son chant matinal ne peut plus réveiller le jeune couple, contraint à revivre inlassablement dans ses cauchemars, le traumatisme, la perte, la solitude et la culpabilité.
La structure du film, dans sa répétitivité est l'illustration même de leurs états psychiques.
Chaque symbole ou souvenir leur rappelant leur fille défunte se mue alors en une créature monstrueuse à laquelle ils ne peuvent échapper.
Malgré une conclusion ouverte, sublimée par les séquences d'animations en ombres et lumières, on suppose bien que ces monstres intérieurs ne s’évanouiront probablement jamais mais qu'ils ne signifient pas pour autant la fin de toute forme de vie ou de beauté.
Pour finir, on peut tout de même regretter les échanges parfois caricaturaux du couple et la quasi absence de point de vue offert à Elin qui ne devient protagoniste du film que sur une seule séquence, a mes yeux la plus réussie.