Kokomo City (2023) n’est pas un énième documentaire sur des travailleuses du sexe, le film se démarque des précédents films traitant du même sujet (Au Coeur du bois - 2021) en s’intéressant cette fois-ci au quotidien de quatre prostituées transgenres afro-américaines.
La réalisatrice D. Smith (elle-même transgenre noire) leur donne la parole et lève le voile sur le tabou qui les entoure. Daniella, Dominique, Koko & Liyah se livrent face caméra, sans misérabilisme, avec humour et beaucoup de lucidité, sur leurs parcours, leur travail, la transidentité, leur rapport homme/femme et le racisme.
Il est intéressant de voir les propos qu’elles tiennent concernant les rapports qu’elles peuvent entretenir avec des hommes hétérosexuels (dont bon nombre d’entre eux viennent du ghetto et viennent les voir sans assumer leur désirs, bien souvent, pour maintenir une image d’eux très virile, en adéquation avec le milieu machiste dans lequel ils évoluent).
D. Smith les filme sans détour, ni tabou. Elles et leurs clients prennent la parole et montrent la réalité de leur quotidien, entre violences homophobes et agressions racistes (la preuve s’il n’en fallait une, Koko Da Doll l’une des intervenantes, a été tuée par balles en avril dernier) . D. Smith nous offre un magnifique premier film, à travers un noir & blanc très travaillé et une mise en scène soignée.
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