Jérôme SALLE a l’art de réaliser de bons films, mais à qui il manque souvent quelque chose pour qu’ils soient complètement réussis. Dans le cas de Kompromat, c’est plutôt qu’il en fait trop – au niveau du scénario – avec le personnage de Svetlana. En effet, pourquoi inventer une romance dans un thriller d’action ? Par contre, la relation de Mathieu ROUSSEL (Gilles LELLOUCHE) avec sa femme aurait dû être plus approfondie ou plus explicite.
Ceci dit, cette aventure dramatique s’avère plaisante voire palpitante, et au fil de ce voyage au bout de l’absurde, le héros se transforme sous nos yeux et passe de l’intello sympathique à la machine de survie. Mais dans le genre ‘Gilles LELLOUCHE en cavale’ j’ai quand même préféré À bout portant de Fred CAVAYÉ.
Apparemment, le protagoniste n’est pas ‘coupable’ d’un fait particulier vis-à vis des autorités russes mais plutôt d’une accumulation d’initiatives malheureuses (ou plutôt mal interprétées) qu’il énumère lorsqu’il se retrouve à l’ambassade de France à Moscou.
Etonnamment, le cinéaste parisien privilégie une mise en scène minimaliste pour se concentrer sur les émotions de ROUSSEL. Le rythme reste donc raisonnable pour cette course-poursuite au long cours.
En outre, la mention ‘très librement inspiré de faits réels’ n’apparaît que pour une question de droits, Kompromat étant relativement fidèle à l’histoire de Yoann BARBEREAU qui a vécu ce cauchemar en 2015.