Le directeur de l'Alliance Française, basé en Russie, est accusé à tort d'avoir eu des relations incestueuses avec sa fille et de partager des photos pédophiles. Sans aucune raison, ni preuve, il est jeté comme un malpropre dans une prison en attente de son jugement mais son avocat va réussir à le laisser continuer sa peine moyennant un bracelet électronique. Dans un système juridique biaisé, il ne va avoir d'autre choix que de fuir le pays en traversant le rude climat.
On l'aura compris, le film joue beaucoup sur une situation Kafkaïenne, à savoir que le personnage, joué un Gilles Lellouche très convaincant, n'a rien fait de ce qui lui est reproché, mais il est au centre d'un engrenage beaucoup plus gros, impliquant les services secrets russes. Alors qu'au départ, il y a quelques trompe-l’œil qui pourraient nous faire croire à autre chose, comme l'organisation d'un spectacle vivant avec deux homosexuels dont la vision consterne le public. Mais non, et c'est là tout l'intérêt de ce film qui nous laisse nous balader avec nos certitudes, preuve que Jérôme Salle est un des bons réalisateurs français dans le thriller, car jusqu'au bout, le suspens reste entier sur le destin de ce personnage.
Par contre, je ne sais pas si c'est dû aux conditions de tournage, mais la photo du film est très sombre, voire terne, comme si tout était volontairement sous-exposé pour concorder avec l'image d’Épinal de la Russie. Et si j'avais plus une chose à reprocher dans l'histoire, c'est que le personnage de Lellouche est assez seul, dans le sens où les autres acteurs et actrices font parfois pâle figure, et ça n'est la présence de Joanna Kulig qui peut y faire grand-chose.
Cela dit, j'ai pris beaucoup de plaisir devant cette histoire, classique dans un sens, mais qui résonne étrangement avec le monde actuel, surtout quand on parle de Russie.